Alors que l’INSEE doit publier le 26 mars l’état du déficit de la France, il est acquis que celui-ci sera supérieur aux attentes gouvernementales. Celles-ci étaient de 4,9% du PIB, il est déjà annoncé par le ministre délégué chargé des comptes publics comme étant « supérieur à 5% » du Produit Intérieur Brut. Si le contexte international est avancé pour justifier cette hausse du déficit, l’explication est un peu courte, sachant que le conflit ukrainien et le ralentissement économique chinois ne datent pas d’hier, ni même d’avant-hier.
Ce qui est plus inquiétant c’est que ce déficit est en hausse après avoir atteint 4,8% du PIB en 2022. Une remontée, qui se chiffre tout de même en dizaine de milliards alors que l’Etat est censé avoir signifié la fin du « Quoi qu’il en coûte » soulève certaines interrogations du côté des Sénateurs qui évoquent un déficit à hauteur de 5,6% du PIB. Suffisant pour que la Commission des Finances du Sénat demande des explications au Gouvernement pour savoir « comment il a pu se tromper à hauteur d’environ 20 milliards d’euros sur sa trajectoire budgétaire ? ».
En effet, alors que le Gouvernement a abondamment communiqué sur sa lutte contre la fraude la semaine dernière, le succès de ses actions en la matière et les résultats « historiques » mis en avant par le Premier Ministre (15 milliards d’euros réclamés par le fisc et 2 milliards de fraude sociale détectés) sont quelque peu éclipsés par le déficit budgétaire. Les propriétaires des 140 000 piscines non déclarées, découvertes par le fisc grâce à l’intelligence artificielle, pourront toujours argumenter que leurs bassins sont plus étanches que le budget du pays, ils devront tout de même régulariser leur situation pour contribuer eux aussi à renflouer le budget de l’Etat.