Humeur

Boulevard de l’emploi

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Benjamin Busson

En 2014, le Medef suscitait l’interrogation en annonçant l’objectif « 1 million d’emplois ». À l’époque, pas si lointaine, les patrons, alors suspectés de ne pas proposer suffisamment d’emplois, s’étaient engagés à redresser la barre. Sept ans plus tard, les rôles sont inversés. L’emploi est là. Plus de 300 000 offres situées presque de l’autre côté de la rue, aurait-on envie de dire...

Et pourtant, il semblerait que les candidats à la traversée soient si peu nombreux que ces offres ne trouvent pas preneur, malgré les nombreux passages piétons qui jalonnent les boulevards de l’emploi français (formations et dispositifs d’accompagnement en tous genres, Pole emploi...), largement pris en charge par l’Etat. Et cela risque de stopper net la circulation économique du pays, qui retrouve pourtant une vitesse de croisière.

C’est sans doute le sens des mots prononcés par Emmanuel Macron la semaine dernière, lorsqu’il a rappelé que les personnes sans emploi devaient être davantage pro-actives dans leurs recherches et incitées à reprendre le chemin de l’activité, au risque de se voir exclues des systèmes d’aides. S’il n’a pas voulu reprendre sa métaphore urbaine tant controversée de septembre 2018, on dirait bien qu’à l’heure de la reprise post-Covid 19, celle-ci soit pourtant plus que jamais d’actualité. Elle se présente comme l’un des principaux thèmes de la campagne dans laquelle le président sortant s’est clairement lancé avec son allocution du 9 novembre dernier.