Humeur

Bilan charbon

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Un bien triste record... En décembre 2022, jamais le monde n’avait consommé autant de charbon. Ce genre de phrase aurait été considéré comme inenvisageable il y a encore à peine deux ans et nous devrions encore l’estimer invraisemblable dans une époque de sobriété énergétique et de sensibilité aux énergies renouvelables. Et pourtant, alors que le charbon est le premier responsable des émissions de CO2 sur cette planète, il est plus que jamais sollicité par les industriels, notamment pour la production d’électricité, et ce malgré un prix en nette hausse. Ainsi en 2022, l’Union Européenne devrait consommer pas moins de 478 millions de tonnes de charbon, alors qu’elle amorçait depuis plusieurs années une tendance à la baisse.

De quoi rendre particulièrement inaudible les discours culpabilisants envers les citoyens mais aussi les entreprises, les enjoignant à mettre en place des moyens drastiques de décarbonation sous peine de lourdes contraintes économiques. Une telle information met également en lumière les incohérences de nos sociétés modernes, toujours plus enclines à pénaliser leurs propres entreprises qui ne verdiraient pas leurs process tout en étant de plus en plus dépendantes de la production chinoise. Pour rappel, cette dernière devrait consommer 4 250 millions de tonnes de charbon (soit près de 10 fois plus que l’Europe) en 2022. Une consommation en croissance constante depuis 2000 (1 297 tonnes) sans que cela n’empêche nos sociétés occidentales de commercialiser sans ciller avec la Chine, tout en réclamant à leurs organisations de laver toujours plus blanc.