
Après avoir longtemps caracolé en tête des destinations touristiques les plus prisées, la France quitte le podium de ce classement. Et pourtant, en 2024, la France a battu un record : celui du nombre de visiteurs accueillis en franchissant le seuil mythique et ô combien symbolique des 100 millions de touristes accueillis. Un chiffre flatteur mais qui en réalité est un trompe-l’oeil puisque, si l’on considère les recettes touristiques, la France ne pointe qu’en quatrième position au rang mondial. Selon l’Alliance France Tourisme, l’Hexagone a enregistré 71 milliards d’euros de recettes touristiques, et figure loin derrière l’Espagne qui en a enregistré 126 milliards d’euros de recettes. Un écart conséquent qui alerte les professionnels du tourisme sur cette tendance baissière. Car si l’on ne peut pas véritablement parler de déclin, l’écart de plus de 50 milliards avec l’Espagne doit interpeller, notamment en considérant que ce pays n’a accueilli que 94 millions de touristes l’année dernière. Parmi les explications à cet écart, l’Alliance avance, entre autres, la durée de séjour plus courte en France qu’en Espagne.
Pour y remédier, les professionnels prônent la "prémiumisation" du tourisme. Une montée en gamme qui devrait permettre de passer d’une approche volume à une approche valeur. Une idée bien intégrée en Champagne où la valorisation est au coeur des enjeux de la filière depuis plusieurs années avec un certain succès. Attention toutefois à ne pas confondre valorisation avec une simple hausse des prix. Dans le tourisme comme dans tous les autres secteurs d’activité, la prémiumisation doit absolument être accompagnée d’une amélioration visible et sensible de la qualité, à défaut de quoi le consommateur se détourne de votre produit, que ce soit passager, pour longtemps ou même définitivement.