Réforme des retraites, suite. Alors que les débats sur la réforme des retraites se poursuivent au Sénat et que se profile une journée de mobilisation décisive le 7 mars, le gouvernement joue le statu quo.
L’arrivée du texte au Sénat a pourtant rebattu les cartes de la négociation, la droite sénatoriale ayant demandé au gouvernement de revoir sa copie notamment sur les régimes spéciaux, étonnamment épargnés par cette loi pourtant annoncée comme « juste », autrement dit s’appliquant à toutes et tous avec les mêmes impacts. Malgré les demandes répétées de la droite, qui veut négocier une alliance d’opportunité, le gouvernement reste ferme.
« On ne change pas les règles du jeu en cours de route », justifie le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, oubliant sans doute que c’est exactement ce qu’il se passe pour l’ensemble des salariés du privé, qui devront composer, eux, avec une nouvelle règle. Celle-ci est d’autant plus difficile à avaler que les années supplémentaires de cotisation ne s’appliqueront qu’à eux. Déjà écrit dans ces colonnes voici quelques semaines, l’argument tient toujours.
Les salariés du privé pourront remercier la droite de s’être mollement réveillée trop tard, la gauche de les avoir abandonnés en rase campagne pour satisfaire son électorat et la majorité de créer une réforme à la fois trop ferme dans les négociations et finalement contre toute attente pas assez courageuse dans le fond. Nous voici donc au milieu du gué, entre la rue et les hémicycles. Il s’agit maintenant de ne pas y rester immobilisé, et surtout, de ne pas s’y noyer.