Humeur

Au fond du trou

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Oubliez, la FrenchTech, la DeepTech ou la GreenTech, cette semaine nous avons : le Bonus réparation chaussures. Parce qu’il est préférable d’en rire plutôt que d’en pleurer, la 6e puissance du monde vous propose désormais, chers consommateurs, de bénéficier d’une réduction pour faire réparer vos vêtements et vos chaussures. On n’ose encore moins imaginer les groupes de travail qui ont fini par décider à l’issue d’interminables échanges et sans doute d’âpres négociations, qu’un changement de fermeture éclair sur une botte pouvait donner lieu à une remise de 10 euros pour un zip inférieur à 20 cm et 4 euros de plus au-delà du double décimètre.

Il va sans dire que comme tout bon dispositif celui-ci est bien évidemment géré par des Eco-organismes, au fonctionnement et au financement délicieusement français, tels que nous seuls sommes capables de les inventer. Quant au coût global, mieux vaut ne pas y penser, qu’il soit porté par le consommateur ou par le contribuable, il provient de la même poche, si souvent sollicitée d’ailleurs, qu’on finit par croire qu’elle est trouée.

Le tout sur fond de bonne conscience nourrie au fantasme faussement bienveillant selon lequel la décroissance hexagonale permettrait à elle seule de sauver la planète. Parce que pendant ce temps, on laisse prospérer sans bouger le moindre sourcil les multinationale du web et les plateformes inondant nos boîtes aux lettres de fast fashion à des prix bien inférieurs au premier bonus de réparation. On a déjà hâte de voir passer la prochaine proposition de loi pour la TVA à 0% sur les aiguilles à tricoter et le lancement d’une filière de recyclage des sabots en bois.