Humeur

Aïe, l’IA

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Ça chauffe au pays de l’Intelligence Artificielle ! Vous pensiez que laisser le petit dernier faire appel à un logiciel d’intelligence artificielle pour rédiger sa dissertation au dernier moment était sans conséquence ? Détrompez-vous ! Outre le mauvais exemple, la triche manifeste et le déficit de réflexion préjudiciable pour son avenir - sur lequel nous n’irons pas plus loin ici - sachez-le : en cautionnant ce comportement uniquement destiné, à éviter un zéro pointé qui aurait fait tâche dans le dossier ParcourSup (même si vous savez au fond de vous, que s’il avait fait ses devoirs en temps et en heure comme vous lui aviez demandé, cela ne serait jamais arrivé...) vous avez contribué au réchauffement climatique !

Parce que la réalité de l’Intelligence Artificielle est bien là : elle est une source considérable d’émissions de CO2. À titre d’exemple, Google a révélé la semaine dernière avoir enregistré une explosion de ses émissions de carbone, avec 14,3 millions de tonnes de CO2 émises en 2023, soit +48% en cinq ans. Vertigineux. C’est la rançon du succès pour le moteur de recherche américain dont la puissance informatique, les serveurs et bases de données sont de plus en plus énergivores, notamment avec l’arrivée de l’IA.

Un constat que partagent toutes les géants des nouvelles technologies dont les activités en ligne n’en finissent pas de croître, Amazon et Microsoft en tête. Voilà de quoi briser certaines nos idées reçues selon lesquelles le numérique est parfois moteur de solutions ultimes en matière environnementale. De quoi également nous inciter à une consommation sans doute plus raisonnée et raisonnable des moteurs de recherches, applis et outils parfois (souvent ?) parfaitement inutiles et pourtant non sans conséquences sur nos pratiques. Avec l’IA, ça n’est donc pas dans les cerveaux mais dans les serveurs que ça chauffe le plus.