
Le bras de fer au sujet de la Loi Duplomb a-t-il tourné en défaveur des agriculteurs ? En censurant les dispositions de l’article 2 autorisant ces derniers à déroger à l’interdiction d’utiliser des produits contenant « des néonicotinoïdes ou autres substances assimilées, ainsi que des semences traitées avec ces produits », le Conseil constitutionnel a, en partie, donné raison aux parlementaires auteurs de sa saisine, mais aussi aux 2 millions de signataires de la pétition contre cette loi, adoptée par l’Assemblée nationale le 8 juillet dernier.
Tout comme la France compte 60 millions de sélectionneurs en football, elle peut désormais compter sur 2 millions d’expert en agronomie, en utilisation de produits phytosanitaires et espérons-le en consommation responsable. Car il faudra désormais (même s’il n’est pas exclu que la question des néonicotinoïdes revienne très vite sur le devant de la scène) que ces 2 millions de Français allient leur parole (leur signature en l’occurrence) aux actes !
Que ces derniers, dans leur volonté de donner des leçons de bonnes pratiques culturales aux agriculteurs français, s’interdisent séance tenante d’acheter et de consommer le moindre fruit ou légume issu d’une agriculture réalisée hors de l’Hexagone, là où les produits phytosanitaires qu’ils combattent courageusement sont autorisés... 2 millions de consommateurs citoyens qui permettront ainsi aux agriculteurs français de mieux vivre du fruit de leur travail et donc de pouvoir disposer des moyens nécessaires pour trouver des solutions alternatives à ces produits.
Quant à nos parlementaires auteurs de la saisine, nous ne pouvons attendre d’eux rien moins qu’un texte instaurant l’interdiction pure et simple de produits importés, frais comme transformés, cultivés à l’aide de ces néonicotinoïdes. Vous parliez ? J’en suis fort aise : Eh bien, agissez maintenant !