Humeur

À qui le tour ?

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Benjamin Busson

Il n’en fallait pas plus que l’annonce du ministre de l’Intérieur sur une possibilité de réviser le statut de la Corse pour relancer un débat anachronique. Dans le désordre : en premier lieu parce que les violences qui ont secoué l’île de Beauté ces derniers jours n’ont pas été déclenchées pour des raisons purement indépendantistes, même si l’agression d’Yvan Colonna à la prison d’Arles a réveillé des revendications historiques.

Deuxièmement parce que cette annonce intervient dans un climat de violences sur l’île et que le débat sur le statut corse requiert une sérénité totale avant même de se réunir autour d’une table de négociations.

Troisièmement, à un mois des élections présidentielles, le calendrier est bien trop serré pour imaginer que régler un dossier aussi complexe que le choix d’une autonomie aux innombrables variables possibles, puisse être envisageable dans l’immédiat d’un côté comme de l’autre.

Quoi qu’il en soit, le dossier corse a relancé celui porté par le mouvement Unser Land en Alsace, qui s’est engouffré dans la brèche pour rappeler à quel point il était lui aussi déterminé à demander l’autonomie pour l’Alsace au nom de la fin du jacobinisme et du centralisme. « Faut-il casser pour être entendu et obtenir gain de cause ? », interroge notamment le parti alsacien. Il se pourrait donc que la perspective d’une autonomie corse puisse avoir un impact direct sur l’avenir du Grand Est, qui l’eût cru ?