Humeur

À pile ou face

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

Quel est le point commun entre la réforme des retraites et l’annonce de l’interdiction des NNI pour la culture des betteraves ? A priori, aucun. Et pourtant…

Dans les deux cas, la soudaineté de leur application est inversement proportionnelle à l’importance des conséquences de ces décisions pour les Français. D’un côté, l’efficacité du report de l’âge de la retraite à 64 ans se base en grande partie sur une très hypothétique amélioration du taux d’emploi des seniors.

Et plutôt que de trouver des solutions dans un premier temps, choix a été fait de passer en force, puis de laisser les entreprises et les salariés composer avec une contrainte de plus. De l’autre côté, l’interdiction pure et simple des néonicotinoïdes est tranchée sans que la recherche n’ait eu le temps de fournir une solution alternative valable et durable, au mépris des années de labeur des agriculteurs qui risquent de tout perdre.

Deux exemples de paris risqués et de l’absence d’anticipation à la française dont on peut d’ores et déjà redouter les coûts astronomiques pour les finances publiques… entre les importations massives de sucre et les indemnisations à verser aux agriculteurs d’un côté et les multiples dérogations, demandes de retraites anticipées et arrêts de travail de l’autre.

Dans les deux cas, l’issue est déjà connue et le coût ne sera pas uniquement financier : car sans dialogue, pas d’acceptation possible, voire une frustration durable et un sentiment persistant que les citoyens ne sont jamais consultés ni écoutés pour les décisions qui les impactent directement.