Humeur

À chacun sa part

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Benjamin Busson
Benjamin Busson.

« Ne m’appelez plus jamais Foch », aurait pu chanter le Michel Sardou engagé des années 2023, préoccupé par les questions de son époque, au premier rang desquelles figurerait bien évidemment l’environnement.

Une chanson qui serait alors inspirée par le triste sort qui attend le porte-avion, à en croire le gouvernement brésilien à qui il appartient désormais. Car outre sa cession en 2000, c’est cette fois les conditions du démantèlement de l’ex fleuron de la marine de guerre française qui scandalise. Trop compliquée à mettre en oeuvre, trop coûteuse, trop technique, la question de la déconstruction du Foch a été résolue : il sera purement et simplement envoyé au fond des mers. Une ineptie environnementale et philosophique à une époque où l’on se préoccupe sur la planète entière – à juste titre – du recyclage du moindre papier d’emballage mis sur le marché commercial ou de la plus petite économie d’émission de CO2.

Au lieu d’entrer dans cette démarche, les propriétaires du Foch annoncent donc qu’ils vont passer par le fond un monstre des mers de 265 mètres de long et de près de 25 000 tonnes (à vide) d’acier, d’amiante et de matières toxiques. Si les ONG ont rapidement alerté l’opinion publique sur ce scandale environnemental, on attend avec impatience les réactions des principales puissances du monde, habituellement promptes à se réunir pour des COP aux résultats pourtant mitigés et surtout à demander à leurs habitants des efforts quotidiens et coûteux à leur échelle. Difficile pour les Etats de s’y soustraire à la première occasion.