Humeur

100 jours et pas d’oubli

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Benjamin Busson

Le 3 juin dernier marquait les 100 jours d’invasion russe en Ukraine. Une guerre qui ne dit pas son nom du côté de Moscou mais qui porte toutes les marques de la tragédie humaine, des armes utilisées, aux villes rasées et aux millions de vies ukrainiennes brisées.

Et alors que le président Zelensky admet avoir cédé 20% de son territoire à son envahisseur, l’Europe a mis en vigueur, vendredi dernier, un sixième volet de sanctions contre la Russie. 90% de réduction des importations de pétrole russe d’ici fin 2022, allongement de la liste de produits interdits d’importation en Europe, nouvelles banques bannies du système Swift, chaînes de télévision interdites de diffusion, 60 personnalités ajoutées à la liste noire de l’UE… A défaut d’entrer dans le conflit armé, l’Europe tente de multiplier les initiatives destinées à contrer cette guerre d’usure qui prend pied sur le terrain militaire. Et si les observateurs s’accordent à dire que Moscou a perdu le conflit qu’elle espérait éclair, les combats restent intenses au quotidien, misant sur une guerre d’usure à l’égard des combattants ukrainiens mais aussi de l’opinion internationale.

Car passée l’émotion, le plus grand risque désormais est que cette guerre s’ancre dans l’inconscient collectif, côté occidental. Et qu’à défaut d’oubli, le grand public s’habitue aux scènes télévisées de chars conquérants, entrant dans des villes ravagées, sans doute bien plus accaparé désormais par les questions d’inflation et de pouvoir d’achat.