Le Tour de France Femmes a rassemblé locaux et touristes
Sport. Mardi 26 juillet, pour la 3e étape du Tour de France Femmes, 132 coureuses se sont élancées le long d’une étape de 133 km entre Reims et Épernay, mettant le sport mais aussi le patrimoine local en valeur.
C’était il y a 33 ans. En 1989, s’élançait le dernier Tour de France féminin… avant de tomber dans les oubliettes, jugé « trop contraignant sur le plan économique », selon les mots de son directeur de l’époque, Jean-Marie Leblanc. Si en 2022, c’est un événement inédit avec un parcours certes restreint qui a vu le jour, le renouveau du cyclisme féminin est une bonne nouvelle pour le sport français, mais aussi pour les régions, largement mises à l’honneur tout au long de la compétition. Pariant sur un renouveau économique, ASO, société organisatrice du Tour a vu les choses en grand. Village départ, Fan zone, caravane publicitaire et sponsors étaient, tout comme pour le Tour masculin, au rendez-vous.
L’estimation des revenus sponsoring est ainsi évaluée à 6,7 millions d’euros, dont 2 millions d’euros par an sur 4 ans pour Zwift (programme d’entraînement physique en ligne pour la course à pied et le cyclisme), partenaire en titre. Cinq autres partenaires majeurs se sont engagés : LCL, Leclerc, Skoda, (tous trois fournisseurs des maillots jaune, vert et à pois) LIV et FDJ, tous présents sur le site du village départ avec de nombreuses animations. Concernant la caravane publicitaire, il s’agit plus d’une question de « visibilité et de notoriété ». 50 véhicules sont ainsi déployés sur les routes du Grand Est où se concentre le Tour Femmes, représentant 17 marques et institutions.
PROLONGATION DE SÉJOUR
Au niveau des collectivités, il est encore trop tôt pour dresser un bilan du passage du Tour sur le territoire, mais comme chaque événement sportif majeur, au coeur de l’été, ce dernier a contribué à remplir les terrasses des restaurants et les nuitées des hôtels et accueils d’hébergement. « Pour ma part, nous avons accueilli les délégations médicales et de la gendarmerie au Lion », indique Vincent Mansencal, gérant et propriétaire du Lion, à Reims et par ailleurs Président des Vitrines de Reims. « Il y avait beaucoup de monde dans les restaurants ce jour-là, et beaucoup de personnes avec un tee-shirt à pois, qui étaient donc là pour assister au passage de la caravane. Mais plus globalement on a constaté, sur ce mois de juillet un retour des touristes dans le centre-ville de Reims, avec de nouveau, des Américains et des Anglais et toujours des frontaliers, Belges, Néerlandais, Allemands… »
Concernant le chiffre d’affaires, le Rémois retrouve des niveaux de 2019, année de référence ante covid mais aussi « très bonne année au niveau de la fréquentation touristique des établissements ». Même son de cloche du côté des offices de tourisme d’Épernay et du Grand Reims qui constatent un retour des touristes étrangers en Champagne. « Un évènement comme le Tour de France féminin, allonge la durée moyenne d’un séjour », livre Laurence Prévot, Directrice de l’OT d’Epernay. « Cela contribue indéniablement à créer de l’attractivité sur le territoire au coeur de l’été. » Et pour mieux appréhender l’impact du Tour de France Femmes, l’ART (Agence régionale de tourisme) Grand Est a commandé une étude pour connaître l’impact économique sur le territoire, dans la mesure où le Tour (8 étapes et 20 collectivités hôtes) se déroulait quasi exclusivement dans cette région. « Cette étape Reims-Épernay, entièrement champenoise, est aussi un lien naturel entre les deux collectivités dont les deux maires sont très engagés dans la promotion des événements sportifs », explique Raphaël Blanchard, adjoint délégué aux sports à la Mairie de Reims.
« Avec une forte audience télévisuelle, de l’ordre de 3 millions de téléspectateurs, là où le Tour ‘‘classique’’ réunit 4,5 millions, c’est aussi un formidable atout pour le territoire. » Le sport féminin réunit aussi de plus en plus d’adeptes, le football a ouvert la brèche avec le Mondial, puis le basket ou encore les volleyeuses. Et cette année le Tour de France. « S’associer à un tel évènement international traduit en premier lieu la volonté de la Région de soutenir le sport féminin et toutes ses valeurs mais aussi de promouvoir toute la richesse de notre territoire. J’invite les habitants du Grand Est à venir participer à cette fête du vélo, à soutenir, au bord des routes et dans les villes étapes, ces grandes sportives et à découvrir chaque jour les actions déployées par le Grand Est en faveur de l’égalité Femme/Homme », s’était exprimé Jean Rottner, Président de Région.