Politique

Jean-Luc Warsmann et Pierre Cordier réélus, Lionel Vuibert perd son siège

Législative. Des trois députés sortants présents au second tour des législatives dans les Ardennes, deux sont parvenus à éviter la déferlante du Front National dans le département.

Lecture 4 min
Photo de Lionel Vuibert, Jean-Luc Warsmann et Pierre Cordier
Lionel Vuibert, Jean-Luc Warsmann et Pierre Cordier (Crédit : Assemblée Nationale)

Jean-Luc Warsmann (DVD, Liot) et Pierre Cordier (LR) ont gardé leur siège à l’Assemblée Nationale alors que Lionel Vuibert (Ensemble) s’est incliné pour laisser sa place à Flavien Termet, salarié au sein de la direction nationale du RN. Une première conquête dans les Ardennes pour le parti d’extrême droite.

Première circonscription

Devenu député en juin 2022 en succédant à Bérengère Poletti, trois fois vainqueur de ce scrutin, Lionel Vuibert (Ensemble) qui misait « sur l’aspect local de ce scrutin » a pourtant lâché prise face à un Breton de 23 ans, parachuté dans les Ardennes où il était jusqu’alors complètement inconnu. Porté par la vague RN, celui qu’on surnomme déjà le « Bardella des Ardennes » et qui est le benjamin de l’Assemblée, s’est imposé avec 52,99 % de voix devant l’ex-maire de Faissault (47,01%), lequel l’avait emporté de 198 voix en 2022 contre un autre candidat méconnu, Laurent Richard (RN lui aussi).

Largement battu dans de nombreux secteurs ruraux mais aussi à Rethel, le conseiller général du canton de Signy-l’Abbaye, 55 ans, ne poursuivra donc pas l’aventure au Palais Bourbon. Il devrait reprendre du service au sein de l’UIMM où il était délégué général pour la Champagne-Ardenne, avant d’être élu en 2022.

2e circonscription : Pierre Cordier refait son retard

Partant pour la première fois dans le rôle du challenger après avoir été devancé de près de 4000 voix lors du premier tour dans ce fief de gauche, le pugnace Pierre Cordier (LR), 52 ans, est parvenu à combler cet handicap pour finalement l’emporter au terme d’une spectaculaire remontée en devançant Pauline Mester (28 ans, RN) 55,63 % contre 44,37 %. « Je poursuivrai mon travail de cet territoire oublié où l’Etat doit prendre ses responsabilités » a expliqué l’ancien maire de Neufmanil (2001-2020), déjà élu en 2017 et 2022, et qui se définit comme « un député de proximité qui aime les gens ». Pierre Cordier qui est aussi conseiller général du canton de Nouzonville depuis 2015 souhaite « plus d’Etat » sur l’ensemble de la circonscription.

Troisième circonscription : Jean-Luc Warsmann plus difficilement qu’à l’habitude

Indéboulonnable dans son jardin préférentiel depuis…1995, Jean-Luc Warsmann (DVD, LIOT) a souffert mais l’a encore emporté avec 54,4 % de suffrages devant Isabelle Roger (RN), 45,5 %. A la fin de sa bataille électorale la plus compliquée, celui qui a porté le Pacte Ardennes et continué sa route en tant qu’indépendant après avoir été LR, reprendra donc ses fonctions au Palais Bourbon. Durant sa campagne et même avant, l’ancien maire de Douzy, 58 ans, s’est montré volontiers critique avec la Majorité Présidentielle : « Une autorité publique doit respecter la population et l’écoute. Il y a une déconnexion entre les politiques nationales et ce qui se passe sur le terrain » et « Il n’est pas admissible d’être Français en 2024 et de ne pas trouver un professionnel de santé quand on en a besoin ». Il avait aussi voté contre la réforme des retraites.