Valérie Messina
« Redonner de l’élan et de la visibilité à la CMA des Ardennes »
Fille d’un chef d’atelier électricité dans un garage et d’une femme de ménage, Valérie Messina après avoir obtenu un BEP de comptabilité pensait assouvir sa passion pour les animaux en se lançant dans des études de vétérinaire. Finalement, elle a commencé dans la vie active en travaillant dans la galerie commerciale de Cora à Villers-Semeuse comme fleuriste, en préparant des bouquets et en entretenant des plantes pour un franchisé. « à l’époque, je faisais tout de façon précoce. J’ai commencé à travailler très jeune, me suis mariée jeune et eu très vite mon premier fils avant d’intégrer rapidement l’entreprise de mon époux dans le secteur de l’entretien de véhicules ». En 1985, à 20 ans, Valérie devient ainsi conjoint-collaborateur au sein du garage Messina de Gué d’Hossus où elle s’occupe de la gestion.
Si elle reste l’assistante de son mari Blagio, elle ouvre en 1996, une station de lavage haute pression à Revin, dans le quartier de la Bouverie, auquel s’ajoute un garage assurant la vente de véhicules d’occasion, la réparation et l’entretien de voitures ainsi que de matériels de jardinage (tondeuses et tracteurs).
TROIS CENTRES DE CONTROLE TECHNIQUE
Deux ans plus tard, le couple inaugure un premier centre de contrôle technique automobile sur le restant de la parcelle initialement rachetée à la municipalité de Revin, avant de créer deux autres structures du même type à Charleville-Mézières en 2004 et à Bogny-sur-Meuse en 2014.
Ses deux enfants ayant quitté la maison et disposant alors de plus de temps libre, Valérie, si elle continue de gérer les affaires familiales, décide de s’accomplir dans une autre mission en devenant membre de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Ardennes avec l’équipe conduite par Bernard Detrez.
EN TêTE DE LA LISTE « FIERS D’ETRE ARTISANS »
Persuadée qu’il y avait des choses à accomplir à condition d’être davantage investie, Valérie Messina qui avait parallèlement beaucoup appris en assurant le rôle de vice-présidente de la Confédération des petites et moyennes entreprises, en dialoguant avec de nombreux dirigeants et confrères, décide de se présenter à la tête de la liste « Fiers d’être artisans » soutenue par la CPME et la Fédération locale du BTP aux élections consulaires de fin d’année 2021.
« Franchement, ce fut une révélation. D’ordinaire timide et réservée et même si je n’ai pas l’habitude de me mettre en avant, j’ai su me désinhiber et franchir le pas en partant en campagne aux côtés de Patrick Paris. Certes, il y a eu parfois quelques moments d’angoisse mais nous avons su assumer nos prétentions. Je me suis aussi vite rendue compte que les ressortissants étaient dans l’attente d’une façon de faire différente. Une touche féminine et bienveillante pouvait être un véritable atout. Et, au final, ça l’a fait ».
Coup d’essai, coup de maître. Elle et ses colistiers réunissent 55,7% des suffrages. La liste rafle au passage 16 des 25 sièges départementaux. Après avoir trop longtemps fait de la figuration, Valérie entend cette fois « s’épanouir dans son nouveau rôle et faire bouger les choses » en répondant aux besoins des artisans et commerçants en anticipant leurs projets. La native de Brieulles-sur-Bar veut remettre la chambre au centre de la scène, lui redonner de la visibilité via les réseaux sociaux, accentuer les visites dans les entreprises, favoriser la création d’évènements tout en assurant une présence régulière au sein des instances.
De nombreux projets en perspective
Bref, redonner toute son importance à la CMA qui emploie 16 salariés et représente tout de même 5 383 entreprises (56 % d’E.I. et 44% de sociétés) et 24 375 emplois. « C’est une lourde responsabilité mais c’est ce qui figurait au cœur de ma campagne : redynamiser la Chambre des Métiers pour la remettre au service des artisans. Je vais donc m’atteler à redonner à la CMA sa place au sein du paysage économique ardennais. Mais je ne veux pas mener seule le combat, je m’appuierai sur des relais sur le terrain qu’ils figurent dans les commissions territoriales ou dans différents syndicats ou organisations professionnelles », note celle qui n’occulte pas pour autant « le taux de participation catastrophique de ce scrutin (7,2 %) ».
D’autres objectifs figurent à son projet de mandature en soutien au tissu artisanal. « Donner l’envie aux jeunes de travailler pour combler les emplois non pourvus (46,9 % des artisans rencontrent des difficultés de recrutement), accompagner les jeunes entreprises, faciliter les cessions ou transmissions d’entreprises dans un secteur où 19,6 % des dirigeants ont plus de 55 ans, rendre les sociétés plus performantes et durables et réfléchir à la transition énergétique ».
Et aussi régler en entente avec la CCI, autre membre fondateur, la pérennité et le transfert du centre de formation interprofessionnel Alméa sur un nouveau site pour le bienfait des apprentis et apprenants. Et dans un avenir plus lointain, dénicher un lieu d’accueil plus fonctionnel à la chambre dont les locaux sont à la fois vétustes et énergivores et qui manque clairement d’identification. Un vaste programme qui ne fait pas peur à cette battante.