Son agenda a beau être copieusement garni, cela ne l’empêche nullement de mener de front tous ses engagements. « Il faut savoir s’organiser et surtout être très bien entouré », glisse, modestement, Nicolas Boulommier. Le parcours de ce dynamique chef d’entreprise de Saint-Dizier sort pourtant des sentiers battus.
Natif de la cité bragarde, il y a aussi fait toutes ses études. Intéressé depuis toujours par l’industrie et la mécanique, il est en particulier motivé par l’activité de maintenance. « J’ai fait un Bac pro maintenance chez Ferry-Capitain, une belle entreprise haut-marnaise », précise-t-il.
Pourquoi la maintenance ? « Ce qui me passionne dans la maintenance industrielle c’est relever le défi d’une machine qui ne marche plus en lui redonnant une nouvelle vie, faire du neuf avec du vieux en quelque sorte », explique-t-il. Du « rétrofit » diront les spécialistes, mais aussi du développement durable avant l’heure.
Réparer les machines plutôt que les mettre à la casse pour les remplacer fait rimer économie avec écologie.
Les hasards de la vie ont fait que son premier travail l’a amené loin de ses bases, du côté de Sochaux-Montbeliard en Franche-Comté, dans le fief des grandes Peugeot. Une expérience qui ne répondait pas véritablement à ses attentes et qui a conduit le jeune homme d’alors à revoir ses plans.
L’attachement à Saint-Dizier
Retour donc à la case départ, à Saint-Dizier, où il est recruté chez CRD Maintenance Industrielle en tant qu’électromécanicien. « J’ai saisi les opportunités lorsqu’elles se présentaient, gravi les divers échelons et surtout beaucoup appris dans tous les domaines, même ceux que je ne connaissais pas à la base », ajoute-t-il à propos de cette période.
En quelques années, l’électromécanicien devient chef d’équipe, puis responsable maintenance et enfin chargé d’affaires. « Ça commençait à faire un petit moment que je songeais à monter mon entreprise, alors quand l’opportunité s’est présentée, je n’ai pas hésité », fait remarquer Nicolas Boulommier.
Une petite entreprise marnaise, AB Services est à reprendre. Il saute sur l’occasion et ramène ensuite l’entreprise à Saint-Dizier pour qu’elle s’y développe dans un vaste bâtiment de 10 000 m² voué aux activités de chaudronnerie. Le tandem qu’il constitue avec un associé ingénieur Arts & Métiers de formation fonctionne à merveille.
« En huit années, le chiffre d’affaires d’AB Services a pratiquement décuplé, passant de 540 000 euros au moment de la reprise à 5 millions d’euros actuellement », note le chef d’entreprise.
Les effectifs ont suivi, et son entreprise compte désormais plus d’une trentaine de salariés. Leur spécialité, la maintenance des sites industriels, avec une spécialité dans les équipements des sucreries ou encore des cimenteries et des fonderies. Une activité que ne cesse de se développer.
AB Services revient d’ailleurs en terre marnaise avec l’ouverture, en juin, d’une agence à Reims. Côté projets professionnels toujours, un autre dossier est en route avec le rachat programmé d’une entreprise de calorifugeage dans l’Aube. « À la fin de l’année, nous devrions être une cinquantaine de personnes », glisse-t-il.
Son engagement pour l’économie du territoire
Voici trois ans, il s’est décidé à prendre les rênes du Medef de la Haute-Marne. « Un Medef local qui s’adapte aux spécificités de son département, aux besoins de ses entreprises et de ses adhérents », insiste le président haut-marnais.
Renforcement des services rendus aux adhérents, resserrement des liens avec le Medef national et local, multiplication des visites d’entreprises pour créer du réseau, son programme fait mouche et l’organisation patronale locale prend de l’ampleur. Pragmatique dans l’âme, il croit beaucoup aux vertus de la capacité d’adaptation.
« Finalement, dans son entreprise, on passe son temps à s’adapter aux demandes des clients, aux évolutions technologiques, à la réglementation et bien d’autres choses encore : en acceptant que l’adaptation quotidienne et permanente soit la règle du jeu, on est plus performant », fait-il remarquer.
Pour continuer d’agir en faveur de l’économie locale, il a accepté de devenir vice-président de la CCI Meuse Haute-Marne, il y a deux ans. « Nous avons la chance d’avoir un nouveau président, Richard Papazoglou, qui veut faire bouger les lignes et faire avancer nos territoires », ajoute Nicolas Boulommier.
« Rester un petit département avec 23 habitants par km², je ne peux pas m’y résoudre, il faut combattre ça en créant de l’activité, de l’emploi, de l’attractivité », dit-il encore.
Marathonien et combattant
Combatif, il l’est assurément, marié et père de deux enfants, ce chef d’entreprise est aussi un « fondu de sport ». « Beaucoup de judo quand j’étais plus jeune, et aujourd’hui de la course à pied et du MMA. »
« Je pense d’ailleurs que je dois être le seul président territorial du Medef à pratiquer le MMA, un sport formidable soit dit en passant »
Pour les non-initiés, le MMA ou « arts martiaux mixtes » donne lieu à des combats où beaucoup de disciplines et de coups sont permis. Le chef d’entreprise s’y entraîne assidûment mais ne va pas jusqu’à affronter des adversaires dans un octogone.
« Il faut vraiment y être très préparé pour ne pas risquer des problèmes », reconnaît-il. Comme il ne fait jamais les choses à moitié, cet homme d’action s’est aussi engagé dans la course à pied, et plutôt sur de longues distances.
« J’en suis déjà à six marathons, j’ai couru notamment celui du lac du Der ainsi que celui de Paris, à deux reprises », se félicite ce sportif accompli. « L’activité physique c’est essentiel aussi pour s’aérer la tête et repartir avec le plein d’énergie », conclut-il.