Ancien sportif de haut niveau, homme de médias, organisateur d’événements, ami des célébrités… Impossible de définir Bruno Blachon en un mot. Le Rémois a beaucoup fait parler de lui ces derniers jours en organisant Green de Stars, une compétition inédite de golf reposant sur trois axes : le sportif, le caritatif et le social. Le 30 mai dernier, il a donc mis sur pied dans la plus grande discrétion au Golf de Gueux, un tournoi d’un genre un peu particulier. 25 équipes de quatre joueurs emmenées chacune par une célébrité du sport, ancien joueur, journaliste sportif… (voir l’article sur notre site).
Un tournoi parrainé par Michel Platini, l’homme aux Trois Ballon d’Or, habituellement très discret, présent à Reims pendant trois jours par pure amitié avec Bruno Blachon. Les deux hommes se sont rencontrés en 1996, lors d’un rassemblement du Variétés Club de France, organisateur de matches de football auxquels participent des illustres anciens joueurs internationaux. Invité par le journaliste Jacques Vendroux, fondateur du Club, à participer à un des ces matches, Bruno Blachon croise Michel Platini dans le car qui emmène les joueurs vers le stade. Amateurs acharnés de Tarot, les deux hommes se lient alors d’une solide amitié qui ne s’est jamais démentie, au point que « Blache » faisait partie du cercle très fermé des amis présents aux côtés de « Platoche » lors de son élection à la Présidence de l’UEFA en 2007.
Si Bruno Blachon a rejoint le Variétés Club de France en 1996, c’est bien en raison de son passé de footballeur professionnel, une carrière engagée en 1979 contre tous les pronostics familiaux. « Dans ma famille on était militaire ou curé », sourit celui dont le père et le grand-père étaient militaires et dont l’oncle est évêque de Pontoise.
Sportif accompli et footballeur pro
Né à Constantine le 25 décembre 1959, Bruno Blachon arrive en France à l’âge de trois ans. Son père et sa mère se séparent et il grandit rue Montorgueil avec cette dernière, psychothérapeute à Paris. S’il rejoint les Petits chanteurs à la Croix de Bois – il chantera notamment lors de la messe d’enterrement du général de Gaulle – il ne donne pas suite à sa carrière religieuse et se lance corps et âme dans le sport à l’âge de 16 ans.
Il fait de l’athlétisme, participe à 8 championnats de France de natation en Brasse et devient ceinture noire de judo à l’âge de 18 ans. Il passe son bac avec son copain d’enfance Patrick Benguigui (qui deviendra Patrick Bruel peu de temps après) et fait acte de candidature à l’UREPS de Paris, où il est admis en 17e position parmi 2 700 candidats. à 19 ans, en parallèle de ses études, il joue pour le club de Malakoff en D3 où il occupe le poste d’attaquant. A la fin de la saison, en 1979, il est approché par le Racing Club de France pour signer Pro en D3. Il se consacre alors entièrement à sa carrière de footballeur et après trois saisons à Paris, le buteur rejoint successivement Béziers, Montpellier et La Roche-sur-Yon en D2.
C’est en se rendant à Charleville-Mézières pour y rencontrer le président du club et y signer un dernier contrat à la fin des années 80 que Brunon Blachon rend visite à un de ses amis à Château-Thierry, dans l’Aisne. Le club est entraîné par l’ancien attaquant de Saint-Etienne et de l’Equipe de France Hervé Revelli et sponsorisé par l’homme d’affaires local, Gilbert Verbiese. « Une véritable aventure humaine », se souvient Bruno Blachon qui rejoint l’entreprise du sponsor en tant que commercial et joue dans l’équipe aux côtés d’autres anciens professionnels.
« Nous sommes très attachés à ce triptyque « sportif-caritatif-social » et nous avons voulu avant tout faire plaisir aux enfants. »
Six mois plus tard, il prend la tête de l’équipe, passe tous ses diplômes d’entraîneur et conduit l’équipe jusqu’en CFA (l’équivalent de la 4e division) après avoir marqué 338 buts et accompagné six montées en 7 ans. « Nous avons eu jusqu’à 1500 spectateurs dans les tribunes et nous avons réalisé des exploits en Coupe de France », se souvient-il. Après le dépôt de bilan du club en 1996, il se met au golf et, après avoir rejoint Canal Plus pour un poste de consultant, il retrouve un banc d’entraîneur du côté de Tinqueux pour une saison.
Côté professionnel, il rencontre Jean-Jacques Cattiez et rejoint sa Maison de Champagne de Chigny-les-Roses pour laquelle il est commercial indépendant. Mais à partir de la fin des années 90, c’est au micro des télévisions qu’il arpente les terrains de football, pour Canal Plus, puis pour BeIn ou MediaPro.
Les maillots de MBappé et de Karabatic pour récolter des fonds
Au début des années 2000, avec Michel Platini et le président de Nancy Jacques Rousselot, Bruno Blachon se lance dans un nouveau challenge. « Nous avions entendu parler de la création d’un concept urbain de terrains de foot en salle, à 5 contre 5. Nous avons trouvé un emplacement à Reims, près de la Cartonnerie, pour créer l’un d’entre eux », souligne Bruno Blachon qui ouvrira finalement l’Arena Soccer en 2007 avec son fils Thibault, sans le nouveau président de l’UEFA mais avec Jean-Pierre Caillot, le président du Stade de Reims. Au fil de ses nombreuses rencontres sur et en dehors des terrains de football, l’amateur de golf s’est tissé un solide réseau d’amitiés, qui lui permet de fédérer les initiatives autour de ses événements caritatifs.
Il a ainsi organisé plusieurs éditions de la Platoche’s cup, un tournoi de golf caritatif et a créé la Dingo’s Cup, qu’il organise depuis 8 ans au golf de Champagne à Villers-Agron (Aisne). Et lors du Green de Stars du 30 mai dernier, outre l’accompagnement d’une centaine de bénévoles, les ventes à la bougie d’un des derniers maillots de Kylian MBappé avec le PSG et de Nikola Karabatic (PSG, handball), la combinaison automobile de Bruno Saby (vainqueur du Dakar) et d’un tableau d’artiste à l’effigie de Michel Platini, associées à de nombreux dons, lui ont permis de reverser 28 000 euros à deux associations et deux sportifs : Emploi Mission Action, le Fonds d’action du CHU pour l’Hôpital Américain de Reims, Issa Nlareb (handigolf) et Chloé Salort (Golf). Enfin, grâce à l’appui de nombreux partenaires, 70 jeunes des quartiers prioritaires de Reims, une dizaine d’enfants de l’Hôpital américain et une trentaine de collégiens de Gueux sont venus s’initier à plusieurs sports dont le golf, l’escrime, la boxe ou le foot en compagnie de certains anciens sportifs présents avec qui ils ont pu échanger et prendre quelques photos.
« Ce genre de manifestation c’est du jamais vu. Nous sommes très attachés à ce triptyque « sportif-caritatif-social » et nous avons voulu, avant tout, faire plaisir aux enfants. C’est une grande fierté pour tous ceux qui ont participé à cette journée, organisateurs, bénévoles et partenaires », insiste Bruno Blachon, déjà tourné vers une deuxième édition.