« Ayant appris à connaître le milieu du BTP dans la Marne avec lequel j’avais noué pas mal de partenariats, j’ai rapidement candidaté à cette offre d’embauche. Cela m’a permis d’exposer devant la commission de recrutement mon précédent parcours, ce que j’ai pu mettre en place dans mes différentes fonctions précédentes ainsi que ma vision à court, moyen et long terme du BTP CFA de Poix-Terron. Au final, mon profil a correspondu au poste à pourvoir ».
Après dix ans au sein du pôle formation Champagne-Ardenne de l’UIMM, Aurélien Cattez avait la volonté, à 38 ans, « de regarder devant » et trouver des perspectives d’avenir dans un nouveau poste à responsabilités.
« J’avais découvert le BTP par le biais du CFA de la Marne et de son directeur, Djamel Aksas, ancien adjoint de direction à Poix-Terron - qui m’a poussé à franchir ce pas - cela m’a donné envie de changer. D’autant que les valeurs humaines véhiculées par ce métier correspondaient parfaitement aux miennes. Dans ce milieu, les jeunes sont véritablement au cœur du projet. Il n’y a rien de plus valorisant ».
À la tête d’une des sept structures du réseau BTP CFA Grand Est, Aurélien Cattez gère à Poix-Terron un effectif de 52 collaborateurs, dont des administratifs et une trentaine de formateurs permanents issus du monde professionnel et de l’enseignement général. Une équipe qui veut amener 540 apprenants à l’excellence.
« La majorité de ces jeunes sont des Ardennais mais peuvent aussi provenir de départements limitrophes (Marne et Meuse) voire d’autres CFA du Grand-Est ou de toute la France. L’effectif est croissant depuis trois ans d’autant que l’établissement compte un internat et qu’il est desservi par la SNCF ».
Ces apprentis sont formés à l’ensemble des métiers du BTP : maçonnerie, menuiserie, peinture, carrelage, installations sanitaires et thermiques, couverture, conduite d’engins de travaux publics, construction de route et canalisation. Des formations qui vont du CAP au Bac pro et BTS en passant par les brevets professionnels et de maîtrise.
S’appuyant sur les différentes fonctions supports basées au siège de Reims (RH, informatique, comptabilité, communication), le CFA du BTP de Poix-Terron réalise un chiffre d’affaires de 4,5 millions d’euros. Le site ardennais connait un taux de réussite de 89,4 % aux examens avec un taux d’insertion professionnelle de plus de 85 %. « La plupart du temps, nos apprentis sont embauchés dans les entreprises où ils ont effectué leur apprentissage. Une bonne façon pour les PME de régler la problématique du recrutement ».
Des casernes au métier de formateur
Fils et petit-fils de gendarme - son grand-père, originaire de Damouzy, a fini major et son père, lieutenant-colonel - Aurélien Cattez a longtemps vécu au gré des casernes. Il en a fréquenté cinq au total : La Fère, Laon, Château-Thierry, Vitry-le-François, Sedan. Des endroits où il a forgé son sens de l’adaptation en quittant ces lieux parfois en plein cursus scolaire. « Alors qu’au départ, j’étais plutôt de nature introvertie, ces différents changements m’ont forgé le caractère et rendu plus à l’aise en matière de communication ».
Après un bac scientifique
« Option science de l’ingénieur » obtenu en 2003 à Vitry-le-François, Aurélien a intégré l’Université de Technologie de Troyes avec l’objectif initial de devenir ingénieur. Mais après deux ans, il réoriente ses études et passe une licence « économie gestion » au sein de l’URCA tout en effectuant de petits jobs, parallèlement à ses études.
« J’ai rapidement intégré le monde du travail, ce qui m’a amené dans une agence du Crédit Agricole Nord-Est puis à l’IDEF, un centre de formation continue dirigé par ma belle-mère à Vitry-le-François. C’est à partir de 2009 que j’ai mis le pied à l’étrier dans le domaine de la formation. »
« La transmission du savoir m’a tout de suite plu. »
« Et après avoir initié jeunes et adultes aux mathématiques, je me suis diversifié dans le numérique et la bureautique, la prévention sécurité environnement et notamment la partie gestes et postures. En me diversifiant dans ce domaine, j’ai fini par monter en compétences comme formateur ».
Responsable du site UIMM de la Marne
Ayant conjugué un poste de conseiller commercial et de formateur chargé d’insertion professionnelle, Aurélien Cattez s’estime en mesure, en 2013, de postuler à un poste de conseiller en formation à l’AFPI. « Mon rôle consistait à faire monter en compétence les collaborateurs des entreprises à partir d’un cahier des charges lié à un parcours de formation à la carte ou sur mesure ».
Sur le site de Charleville-Mézières (six ans) puis de la Marne (un an), il a été responsable des Départements pédagogiques Prévention Sécurité Environnement (2014-2020) et Organisation Industrielle (2016-2020). Au fil de son évolution de carrière, il renforce ses compétences dans le management et la gestion opérationnelle via Neoma Business School où il reprend ses études dans le cadre de la formation continue.
La suite de son parcours l’amène, en 2020, à devenir responsable du pôle IUMM de la Marne. L’Ardennais d’adoption assume alors plusieurs casquettes et contribue à l’essor sur le site de Reims des Campus IFAG (management, gestion, commerce) et EPSI (Ingénierie Informatique). Il finira par gérer un portefeuille de 600 clients.
Durant cette mission, ce personnage empathique au leadership naturel se distingue en assurant la croissance des effectifs en apprentissage (450 apprentis avec une hausse de 25 % à la clé) et en fondant des Academy dédiées au LEAN et à la ROBOTIC. Ou encore en implantant un site voué à la manutention et aux engins de chantier à Wadelincourt et en mettant en place des conventions partenariales avec des entreprises comme Cristal Union, Tereos, Carbody, RTE, Initiale Expert, Sparflex, Knorr Bremse…
À son nouveau poste, ce père de trois enfants, marié à… une formatrice, entend faire du CFA Pirisien « l’acteur incontournable des formations du BTP dans les Ardennes tant sur le volet de l’apprentissage que de la formation continue, travailler sur la féminisation des métiers du BTP et élargir l’offre de formation en lien avec la transition numérique et énergétique. Suite à une demande de Flap, il est aussi envisagé de créer une nouvelle filière de formation sur les métiers du bois liés au spectacle ».