La volonté de « créer des ponts », de transmettre les savoirs, d’accompagner vers la performance ou simplement un meilleur équilibre. Et toujours la dimension humaine au centre, même si Amina Belkhir possède un solide bagage technologique. Cette Rémoise reconnaît bien volontiers que ce sont les hasards de la vie et quelques rencontres providentielles qui ont façonné ce qu’elle est aujourd’hui.
Arrivée très jeune de son Algérie natale à Fismes, elle s’est découvert une passion pour l’informatique grâce à un instituteur. « À huit ans je m’amusais déjà à coder », se souvient-elle. Une passion encouragée par sa mère qui avait consenti des sacrifices pour lui acheter son premier ordinateur.
La suite est écrite : bac scientifique, un prix de la vocation scientifique et techniques des filles et l’entrée à l’Université de Reims-Champagne-Ardenne jusqu’au doctorat en microélectronique. « J’ai toujours été passionnée par la technologie et les innovations mais j’étais aussi très engagée dans des associations depuis l’âge de 16 ans », précise Amina Belkhir qui rendait service en tant qu’écrivain public. Une manière de rendre aux autres et à la société en général ce qu’on lui avait apporté à travers l’enseignement.
Industrie et innovation
Pour elle, la vie active débute en 2010, à Épernay, chez le fabricant de menuiseries Lapeyre, où elle s’occupe de développement informatique. Pour élargir son horizon professionnel et géographique, elle rejoint Carinna en 2012, qui était alors l’agence régionale de l’innovation. « J’étais basée à Troyes pour animer le réseau de l’innovation en étant l’interface entre le monde de la recherche et celui des entreprises », explique-t-elle. Parmi ses autres expériences professionnelles, celle du Grand Soissons, en tant que chargée d’affaires développement économique, innovation et enseignement supérieur.
En 2018, elle rejoint Grand E-nov pour son lancement, afin de présenter ses missions aux acteurs marnais. Parce que tous les sujets touchant à l’innovation l’intéressent, elle a aussi dirigé le GCS e-santé Champagne-Ardenne, structure dépendant de l’Agence Régionale de Santé, toujours à Reims. En 2019, elle est recrutée par une start-up qui n’arrivera pas à décoller d’autant que la crise sanitaire n’arrange pas les choses. Un mal pour un bien.
« Pour être efficace dans mes missions avec des techniques et une méthodologie éprouvée, j’ai suivi des formations spécifiques »
« Comme beaucoup, la crise sanitaire a été une période de remise en question et comme j’avais côtoyé et accompagné beaucoup de créateurs d’entreprises, j’ai décidé de me lancer à mon tour », analyse Amina Belkhir. C’est ainsi que naît, en 2020, son entreprise de conseils et coaching, « Je pilote mon changement ». « Pour être efficace dans mes missions avec des techniques et une méthodologie éprouvée j’ai suivi des formations spécifiques », fait-elle remarquer évoquant son passage à HEC.
Elle intervient ainsi auprès de dirigeants mais aussi de salariés, de porteurs de projets, localement comme à l’étranger, grâce au numérique. Ce n’est pas un hasard si son mémoire portait précisément sur les aspects numériques du coaching. Elle n’hésite pas à utiliser les outils technologiques, casque de réalité virtuelle, objets connectés ou encore le métavers pour aider tous ceux qui sont, pour beaucoup, en quête de sens dans leur travail et leur vie.
Passionnée de sport
Amina Belkhir est aussi une grande passionnée de sport et notamment de fitness. Dans la foulée, elle s’est formée aux techniques de la préparation mentale et du coaching à destination des sportifs. Dans le monde du sport, son expertise est reconnue et nombreux sont les sportifs, clubs et fédérations à faire appel à ses services, à Reims comme dans la région. « La préparation mentale est un outil au service de la performance d’un sportif alors que le coaching est un accompagnement plus global, par exemple à la recherche de sens dans son engagement », explique-t-elle.
Elle accompagne aussi bien des professionnels de MMA, un sport de combat, que des champions d’athlétisme mais aussi des jeunes sportifs destinés à une carrière professionnelle. Le travail mental permet d’améliorer les résultats, de gérer ses émotions, de mieux accepter les sacrifices que consent tout sportif de haut niveau.
Il arrive aussi à Amina Belkhir de « coacher des coachs » afin de donner les clés aux entraîneurs sportifs dans leur relation avec les athlètes, par exemple à la Ligue de football du Grand Est ou avec le Champagne Basket. Si l’aspect mental fait désormais partie intégrante de la recherche de la performance sportive. Il reste que la préparation mentale et le coaching sportif sont l’affaire de spécialistes. « Il faut avoir les techniques pour faire en sorte que les sportifs expriment leurs émotions, s’ouvrent à la gestion de l’échec comme à celle de la réussite », ajoute-t-elle. Autant d’éléments qui sont indispensables aux sportifs en général, et particulièrement à ceux qui pratiquent le haut niveau, amateurs comme professionnels. Elle est également persuadée que l’activité physique et sportive peut contribuer à l’équilibre de vie des cadres et dirigeants d’entreprise.
« Chercheur un jour, chercheur toujours », convient volontiers Amina Belkhir, qui prépare actuellement une certification au coaching de fitness, son sport favori. Et comme elle a toujours des projets en cours, elle s’est aussi lancée dans une spécialisation autour de l’usage du métavers en santé grâce à une nouvelle formation dispensée à l’université de Paris-Cité. De la technologie certes, mais toujours au service de l’humain. « Mon objectif est aussi de rendre accessible une technologie toujours plus pointue à ceux pour qui elle peut apparaître comme une langue étrangère par sa complexité. ».