Hommes et chiffres

VINIfresh rafraîchit les moûts dès la sortie du pressoir

Innovation. Au regard de la vendange 2023 qui vient de s’achever et des nombreuses questions soulevées par les températures élevées ainsi que leurs conséquences sur la vinification, le procédé VINIfresh pourrait bien trouver rapidement un écho favorable en Champagne.

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Photo du processus VINIfresh
(Crédit : DR)

« Le principe est de proposer un système destiné à rafraîchir les jus de raisin qui sortent du pressoir à moins de 20 degrés pour la consommation d’une ampoule électrique », résume Arnaud Alavant, l’un des trois associés de l’entreprise Moebius Technologies (avec Aymeric Thomas et Florent Esprit) qui a conçu le système.

Avec le réchauffement climatique, l’enjeu est primordial : les vendanges se déroulant de plus en plus tôt, elles sont soumises à des températures de plus en plus élevées. Les jus de raisin qui sortent des pressoirs sont donc de plus en plus chauds, ce qui n’est pas sans conséquence sur la fermentation et donc sur la qualité des vins qui en découlent. Les températures trop élevées et surtout non maîtrisées peuvent en effet dégrader la qualité du vin et du champagne.

Un produit biosourcé

« Depuis trois ans, nous travaillons sur ce projet qui permet de rafraîchir les moûts. Les tests ont été concluants et nous avons notamment amélioré quelques points plus récemment, comme l’optimisation de l’encombrement », explique Arnaud Alavant.

Le système est placé entre le pressoir et le belon (récipient situé sous le pressoir pour effectuer le débourbage du moût), les moûts y transitent par des tuyaux plongés dans de la glycérine végétale, un sous-produit du bioéthanol, issu de l’économie circulaire et qui permet de rafraîchir les jus en un temps record. « Les jus qui entrent dans le système à plus de 25 degrés ressortent à une température inférieure à 20 degrés », précise Arnaud Alavant.

Fabriqué dans les Vosges, le VINIfresh a bénéficié de l’accompagnement des équipes techniques du Comité Champagne qui ont participé aux tests du prototype. Il peut s’adapter à tous les pressoirs et à toutes les installations, chaque modèle étant calibré pour absorber les calories pendant toute la durée d’une campagne de vendange. « Dans un premier temps, nous nous adressons au marché champenois mais le procédé s’adresse tout autant aux autres vignobles », souligne Arnaud Alavant qui présentera VINIfresh lors du prochain salon VITeff à Epernay, du 10 au 13 octobre.