Moret Industries rebondit avec de nouveaux investisseurs
Industrie. Moret Industries est un groupe spécialisé dans les pompes et l’équipement industriel. Etabli à Charmes (Aisne), il a plus d’un siècle et demi d’existence.

Moret Industries est un groupe spécialisé dans les pompes et l’équipement industriel. Etabli à Charmes (Aisne), il a plus d’un siècle et demi d’existence. Il regroupe six marques complémentaires, acquises au fil des trois dernières décennies, chacune bien placée dans son secteur (agro-alimentaire, énergies, défense, etc.), avec des sites dans plusieurs régions de France et en Europe. Mais il a connu récemment des déboires, dans la période marquée par le covid puis la guerre en Ukraine. L’an dernier, ses dirigeants, issus des familles Duprez et Thiery à l’origine du groupe, ont lancé une procédure de conciliation devant le tribunal de commerce de Lille.
Celle-ci a débouché fin 2024 sur la prise de contrôle de Moret Industries par des actionnaires regroupés autour du fonds français Ocean Peak Capital, spécialisé dans la redynamisation industrielle. Outre ce fonds, on trouve dans ce pôle d’actionnaires Denos Pharma, le fonds régional Reboost, Nord-Est Expansion (Crédit Agricole) et des membres des familles fondatrices. Le consortium des actionnaires majoritaires a annoncé ses priorités et des premières mesures. Moret Industries entend proposer à sa clientèle d’entreprises industrielles clientes un nouveau panel de solutions, expertises et équipements, pour améliorer leur efficacité énergétique et aussi pour intégrer l’intelligence artificielle dans leurs process. Cela a commencé évidemment par un apport financier qui a permis d’éclaircir l’horizon. L’apport de fonds des nouveaux actionnaires est évalué entre 15 et 18 millions d’euros. Dans le même temps, l’endettement du groupe a pu être réduit de 75 %.
Priorité à l’innovation
Aujourd’hui, Moret Entreprises compte environ 850 collaborateurs dans le monde, dont près de 300 en France. Il a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires global de 170 millions d’euros. Sur ses 6 établissements de production, 3 se situent en France : Maguin, également à Charmes (Aisne) ; Promill à Dreux (Eure-et-Loir) ; et Fapmo à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), qui a récemment repris EN Moteurs dans la région nantaise (Loire-Atlantique). Les autres sont l’un en Belgique, le deuxième en Allemagne et le troisième en Pologne.
Le cap est mis sur l’innovation. Les sites français vont bénéficier, pour cela, de 7 millions d’euros d’investissement, dans les cinq ans à venir. Un bon exemple est fourni précisément par Maguin, fournisseur d’équipements pour l’industrie agro-alimentaire. Ici, il oeuvre notamment pour l’industrie sucrière. Il a mis au point un nouveau procédé d’extraction du sucre de la betterave, dit par « champ électrique pulsé », qui a pour vertu une décarbonation et une réduction importante de l’énergie employée. Cette technique est pour l’instant en test et devrait, grâce à cet apport de fonds, atteindre le niveau de performance et de fiabilité suffisant pour être commercialisée.