Hommes et chiffres

Manuel Salangros à la tête de l’usine Joncoux

Industrie. Changement de direction au sein de l’entreprise carolomacérienne Joncoux où Pierre Grabette, directeur depuis mars 2000, a cédé les rênes à Manuel Salangros, à la tête d’une PME en plein essor.

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Photo de Manuel Salangros
Depuis janvier, Manuel Salangros a profité de l’expérience de son prédécesseur pour se familiariser avec ses nouvelles responsabilités. (Crédit : PR)

Filiale de Sphering Group depuis 2019, le groupe familial Joncoux, spécialisé dans la fabrication de conduits de fumée simple et double paroi en inox pour les chaudières et les poêles à bois, a un nouveau directeur à la tête de son site industriel carolomacérien.

L’usine du Plateau de Berthaucourt est désormais encadrée par Manuel Salangros, 40 ans, natif d’Hirson, qui a succédé à Pierre Grabette, lequel a fait valoir ses droits à la retraite.

Élu meilleur apprenti de l’Aisne en maintenance industrielle durant sa jeunesse, l’intéressé doté d’un bac scientifique, d’un BTS maintenance industrielle et d’un diplôme d’ingénieur généraliste à dominante mécanique suite à une formation en alternance, a connu cinq entreprises avant d’être recruté par Joncoux.

Il est en effet passé par Parfums Givenchy-Kenzo, Clayrton’S, le groupe Ramery, Caterpillar en Belgique et le groupe Poujoulat, un concurrent en fumisterie de Joncoux.

Jusqu’à 130 personnes sur le site en période de surchauffe

Arrivé dans les Ardennes en 2016, il exerçait jusqu’alors comme responsable des opérations, gérant les services de production, de maintenance, de méthode, d’ordonnancement et d’expéditions. Dans ce rôle, il a durant ces sept années « mis en place deux gammes de produits, assuré douze mois consécutifs sans rupture sur les 100 articles les plus vendus, divisé l’absentéisme par deux en cinq ans et mis en place des outils de suivi, de performances et de communications ».

Aujourd’hui, il est le dirigeant d’une PME qui, sur un ensemble de 11 000 m² emploie 70 permanents voire même 130, intérimaires compris, lors des périodes de surchauffe. À cet effectif s’ajoutent les services supports (administration des ventes et finances), rattachés à l’unité France de Joncoux, soit une vingtaine de personnes. « Ce qui est profitable à l’économie ardennaise », souligne Manuel Salangros.

500 000 pièces par an

Portée par les chantiers de rénovation énergétique et la filière bois énergie, Joncoux connait une croissance soutenue puisqu’elle fabrique 500 000 pièces par an sur place.

Depuis la crise sanitaire, et les changements d’habitudes qui ont suivi, l’unité ardennaise a recruté une quinzaine de personnes (agents de production et d’expédition et des cadres) et accru ses ventes de produits de fumisterie, conduits pour inserts et poêles à bois dans les maisons individuelles, les immeubles collectifs et les bâtiments tertiaires et industriels.

Ces pièces sont vendues à 90 % en France via des installateurs, des distributeurs et notamment les grandes surfaces de bricolage mais aussi, grâce à un réseau de 23 agences de distribution destinées aux professionnels, sous la marque Lorflex.

Comme son homologue de Noyal-Châtillon-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine), l’entreprise carolomacérienne s’appuie sur la force de sa maison mère (170 employés dans ses deux unités françaises) mais aussi sur le positionnement d’envergure européenne de Sphering group (200 millions d’euros de chiffre d’affaires), à savoir ses sept filiales européennes (Belgique, Allemagne, Italie, Pologne, Luxembourg, République Tchèque et au Royaume Uni dont le Britannique SFL et l’Allemand EKA, récemment acquis).

Doté d’un bureau d’études, d’un laboratoire, d’une activité peinture et servant aussi de plateforme logistique pour centraliser des produits du groupe Sphering, l’usine ardennaise pourrait dans un proche avenir étendre sa gamme aux bâtiments tertiaires et industriels et réaliser des conduits pour groupes électrogènes et cogénération.

Seul bémol à cette période faste : l’interdiction depuis 2022 du chauffage au gaz dans les maisons individuelles neuves et peut-être demain dans le collectif. Ce qui montre que ce secteur est très dépendant des normes réglementaires…