Malek Boukerchi ouvre le champ de tous les possibles
Entretien. En conférence à Reims le 20 février, sur le campus de Neoma Business School, Malek Boukerchi, ultra-marathonien et anthropologue, prone la pratique sportive au sein des entreprises.
Conférencier aux identités multiples mais complémentaires : anthropologiste, philo-conteur et ultramarathonien de l’extrême. Malek Boukerchi se définit ainsi comme un « guetteur-tisseur de rêves ».
Quel est pour vous le lien entre le rêve et l’entreprise ?
Je crois beaucoup aux rêves, ils sont faits pour féconder le réel. Et en entreprise, qu’est-ce qu’un rêve ? C’est un objectif fixé avec une échéance.
Lors de votre prochaine conférence sur le campus de Neoma Business School le mardi 20 février, vous avez choisi le titre « Voir le possible là où les autres voient l’impossible », quel message voulez-vous transmettre à travers ces mots ?
On m’a demandé un titre parlant, énigmatique et engageant. C’est ainsi que « voir le possible là ou les autres voient l’impossible » est apparu. Le grand enjeu sera de démontrer que tout est possible, dans une éloge de l’audace et du dépassement de soi. Quoi qu’il arrive, quoi qu’il advienne, malgré les vents contraires et un monde de turbulences permanentes, il s’agit de garder le cap, de garder le souffle. Cela s’applique autant à la vie privée qu’aux entreprises.
Vous parlez également de « savoir réagir dans des univers incertains », quels sont vos conseils pour les chefs d’entreprises qui traversent actuellement un contexte de crise immobilière, de situation géopolitique instable et de sortie de crise sanitaire ?
Je crois qu’il s’agit de comprendre que dans la vie rien n’est certain. La seule certitude c’est l’incertitude. La vie est une incertitude généralisée. Vous ne savez pas ce qu’il va advenir dans une heure, dans deux jours ou dans cinq ans. On ne peut rien prévoir, on ne peut rien anticiper. La seule qualité remarquable à développer repose sur l’agilité, l’adaptabilité permanente. On n’a aucune emprise sur le contexte extérieur, ça ne dépend pas de nous. Il faut donc faire preuve d’humilité et de discernement.
En une seule phrase, comment inciteriez-vous le public à venir vous rencontrer le 20 février prochain ?
Je pense que je citerais Clément d’Alexandrie, « Attends-toi à l’inattendu, laisse-toi embarquer ».
Enfin, alors que la tendance est au sport en entreprise, que conseillerez-vous aux salariés ?
Il est clair que pour tenir son métier, agir et tout simplement travailler, il faut un corps solide. Le corps doit ainsi être en mouvement. L’enjeu pour les entreprises est donc d’éviter la posture assise permanente. Dès qu’on peut bouger, il faut bouger. Je crois que l’activité la plus belle, la plus simple, c’est de marcher. Il faut éviter les escaliers, privilégier les rencontres physiques,… Il me semble que ces astuces sont très simples mais elles permettent de vivifier et de densifier le corps. Les études le prouvent : seulement dix minutes de marche active par jour permettent d’augmenter de six mois l’espérance de vie, tout en vivant bien et en bonne santé. Si les entreprises peuvent faire appel à des services sportifs, c’est encore mieux mais parfois, avec des petites choses, on peut faire de grandes choses.
Existe-t-il un véritable lien entre le sport et l’épanouissement professionnel ?
Ma propre expérience marathonienne m’a appris que lorsque le corps est en extrême souffrance, les victoires prennent le relai. Lorsque l’on est bien dans son corps, on est bien dans sa tête. Le sport est accessible à tout un chacun. J’ai réussi à embarquer des jeunes déscolarisés et non-sportifs sur le marathon athénien : avec de l’envie, de la préparation et de la joie, on peut faire de grandes choses.