Hommes et chiffres

Les artisans appelés à voter

Artisanat. Les élections à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Grand Est se déroulent du 1er au 14 octobre. Tous les artisans inscrits au répertoire des métiers sont appelés à élire leurs représentants départementaux pour figurer à la CMA du Grand Est.

Lecture 4 min

Dans la Marne, deux listes se font face pour envoyer leurs représentants à l’échelon régional*. Tête de liste de Fiers d’être artisans, Jocelyn Jacquet espère l’emporter le 14 octobre prochain. « Notre but en tant qu’élus est de porter la parole des artisans au niveau du Grand Est qui est le seul interlocuteur auprès des instances publiques », souligne l’artisan de Muizon. Pour lui et ses co-listiers, soutenus par la CPME et une quarantaine de branches professionnelles (FFB, UMIH, CNPA….) il s’agit de faire basculer la majorité régionale en place. « C’est la première fois dans l’histoire qu’il y a dans toute la France des listes concurrentes à celles de l’U2P », explique le Marnais, qui revendique une représentativité et une proximité dans sa liste.

« Nous défendons tous les artisans, de tous métiers et des plus petits aux plus gros. Notre premier argument c’est que nous serons dédiés à 100% aux artisans et nous allons écouter leurs besoins pour les remonter au Grand Est ». Pour Jocelyn Jacquet et ses co-listiers, il s’agit en premier lieu de moderniser la CMA tout comme l’artisanat se réinvente. « Les artisans sont les garants de leur savoir-faire et des traditions mais ils savent aussi se moderniser. Le numérique est entré dans leurs entreprises et ils évoluent au rythme du monde avec de nouvelles envies et de nouvelles contraintes », souligne Nabil Sbaï, qui défend ardemment l’apprentissage.

Redonner envie aux artisans de voter

« Nous devons faire de gros efforts de promotion de l’apprentissage car les artisans ont aussi vocation à transmettre leur savoir. Nous devons aussi assurer le suivi des jeunes formés car il y a une déperdition et on ne les retrouve pas toujours sur le marché du travail à l’issue de leur formation », explique Valérie Petermann. Il s’agit aussi de redonner envie aux artisans de voter pour leurs représentants, alors que la participation n’avait été que de 15% en 2016.

« Aujourd’hui les artisans ne savent pas ce que la CMA peut faire pour eux. Certains pensent même qu’elle ne sert à rien et qu’elle ne leur apporte pas de services. Pourtant la CMA fait de très bonnes choses : elle dispense des formations, accompagne à la création ou à la reprise d’activité, propose des services juridiques… Mais il s’est créé une forme de distance entre la CMA et les artisans ». Pour la liste Fiers d’être artisans, la réforme régionale a d’ailleurs creusé cette distance. « C’est pourquoi nous voulons absolument siéger au niveau du Grand Est, pour défendre ces sujets à l’échelle régionale ».

* La liste Fiers d’être artisans fait face à la liste La voix des artisans de la majorité régionale sortante (U2P) et emmenée par Dominique Hautem.