Le Familistère de Guise contraint à des économies
Économie. Coup de tonnerre sur le Familistère, en ce printemps tourmenté. Les responsables ont annoncé que la saison culturelle à venir était annulée, faute de moyens.
Pour tenter de sauver ce qui peut l’être au chapitre des activités culturelles, notamment le « Premier Mai du Familistère », ils lancent un appel aux institutions dont ils dépendent afin d’obtenir des aides supplémentaires.
La décision a été prise par le « comité syndical », gérant le Familistère de Guise et présidé par Hugues Cochet, maire de la ville et conseiller départemental. Il se heurte à des dépenses d’énergie en forte hausse, qui impactent l’équilibre du budget. En 2022 (2023 n’est pas encore disponible), celui-ci se montait à 3,8 M€, dont 2,3 M€ de fonctionnement. Les trois quart de ce dernier sont assurés par le département de l’Aisne, pour l’essentiel, et par la Ville, pour le reste.
L’explosion des coûts de l’énergie (gaz et électricité) a fait passer ce chapitre des dépenses de 144 000€ en 2021 à 324 000€ en 2023, soit une augmentation de 125% en deux ans. Pour 2024, le budget prévisionnel anticipe une nouvelle hausse de 24 %.
Le sacrifice des spectacles
Dans un souci d’économies, le programme culturel pour la saison 2024-2025 est donc sacrifié. Il représente, en année normale, entre 6 et 9 représentations (théâtre et concert) ayant pour cadre le théâtre de 346 places, au tarif de 7 à 10 € par personne. Le festival « Faire Autrement », organisé du 30 mai au 2 juin et mêlant rencontres, conférences et spectacles, n’est pas touché, bénéficiant de financements extérieurs.
Dans le rapport d’activités pour 2022 (année calendaire), il est précisé que 7 spectacles s’étaient tenus, 4 pièces de théâtre qui avaient drainé 54 spectateurs en moyenne et 3 concerts pour 103 spectateurs en moyenne. Le plus couru avait été le concert d’Emily Loizeau, pour le Festival Haute Fréquence désormais remis en cause. La faible fréquentation enregistrée par ce programme culturel a peut-être rendu plus facile son annulation.
Le cas du « Premier Mai » est plus épineux. Il attire davantage de monde, en particulier des gens qui saisissent cette occasion pour découvrir le Familistère. Cette année, plus de 7 000 personnes sont venues de toute la région, dont 2 500 ont profité de la visite. Pour éviter d’avoir à l’annuler l’an prochain, les dirigeants du Familistère vont essayer d’obtenir une rallonge du Département, voire de l’Etat. Cependant, le Conseil départemental de l’Aisne, vient de voter un budget en déficit, qui augure mal de futures largesses, mais plutôt d’une mise sous tutelle par le préfet. Lors de sa réunion budgétaire en février dernier, le comité syndical a considéré que « la capacité financière actuelle permet de mener à terme les opérations déjà engagées. »
Il rassurait ainsi les opérateurs concernés. Mais il disait aussi ne pas avoir « la possibilité d’envisager les futurs investissements nécessaires à l’aboutissement du programme Utopia », destiné à achever la restauration du Familistère et à l’ouvrir à de nouveaux usages.