Hommes et chiffres

Droit à l’emploi : derrière un CV, il y a un humain

Emploi. Le plein emploi laisse encore des personnes au bord de l’entreprise. La 3e étape de la concertation nationale pour le droit à l’emploi s’est tenue à Troyes.

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Photo de la conférence de présentation
Conférence de présentation avant une répartition en ateliers de réflexion. (Crédit : MBP)

Application du droit constitutionnel, travail en local au niveau du territoire, création d’emploi et accompagnement des personnes avant, pendant et après leur vie en entreprise. La concertation du droit à l’emploi fait ressortir les leviers destinés à construire la future loi du droit à l’emploi. Cinq conférences avec des ateliers régionaux, dont celle de Troyes avec ses 200 participants rassemblés à YSchools, et un événement national de clôture permettront de travailler le projet et de porter les propositions auprès du gouvernement.

« 2 millions de personnes cherchent du travail depuis plus d’un an. Il faut changer le récit autour de la privatisation d’emploi avec la concertation », explique Sébastien Turcat directeur général de l’association Territoire zéro chômeur de longue durée. « On ne sait pas encore comment tout ça se terminera mais ce dont nous sommes sûrs c’est que nous aurons des propositions fortes, que nous aurons des propositions argumentées. Notre objectif : faire de l’emploi un droit effectif, nous pourrons le défendre au niveau national et présenter un projet ».

Aller au-delà du CV

Pour Bruno Gantelet, « c’est un dossier évidemment énorme ». Le conseiller communautaire délégué au Commerce, à l’Emploi et aux Transports aériens de Troyes Champagne Métropole se réjouit de « voir autant de monde pour s’occuper des personnes en recherche d’emploi ou qui recherchent un système. J’ai dirigé une entreprise pendant 47 ans. L’emploi, je l’ai connu dans toutes ses formes avec des tas de CV qui arrivaient pour cinq postes à pourvoir. La responsable des ressources humaines en supprimait 80 et on en retenait 20. Dans les dossiers éliminés, il y avait des personnes qu’on aurait bien retenues, mais un bout de papier ne cause pas. Avec une personne qu’on voit et qui parle, on détecte en quelques minutes déjà sa capacité, sa tenue du regard, le sourire, la correction… tout cela ne se détecte pas dans un CV ». Dix-sept structures liées à l’emploi, l’inclusion et la solidarité travaillent ainsi de concert lors d’ateliers participatifs pour trouver le moyen de toucher les 43,6 % de chômeurs éloignés du monde du travail depuis plus d’un an.