À la tête du CSSA à 30 ans
Anthony Grandclément. Passionné par le sport (football et handball), Anthony Grandclément est aujourd’hui, directeur général du Club Sportif Sedan Ardennes.
Avant même la montée du CSSA en National, le président Marc Dubois avait décidé de nommer un directeur général à la tête du club. Anthony Grandclément a été désigné à ce poste. Passionné de ballon rond, le natif de Nantua a passé la majeure partie de sa jeunesse sur les terrains de football comme gardien de but à Montréal-la Cluses, « là où tout a commencé à l’âge de 8 ans », Oyonnax, Besançon (CFA 2), Bourg-Péronas (CFA) et Salaise-sur Sanne comme joueur et… directeur. Coach d’une équipe de débutants dès 11 ans, Anthony devient très vite éducateur après avoir passé avec succès son BEES 1 et BEF à l’âge de 19 ans.
« Je savais que je resterais dans cet environnement pour en faire mon métier. Et sachant que j’avais atteint mes limites en CFA2 et que je ne passerais pas un cap supplémentaire comme joueur, d’autant que j’étais un gardien de but atypique, de petite taille et désertant souvent ma cage, je me suis donc très vite projeté vers un poste d’encadrement. C’est ce qui m’animait depuis longtemps ».
Après avoir déjà occupé des postes d’éducateur et s’être occupé de pré-formation, Anthony Grandclément a grandi de façon précoce dans le milieu sportif. Doté d’un bac S, il suit un cursus universitaire à la fac de sports de Lyon 1 et obtient une licence de management des organisations sportives, un Master et un DESS en gestion de projet, médiation sociale par le sport et business sport.
« Un club de sport c’est plus qu’une identité sportive, c’est un acteur à part entière du territoire ».
« Des diplômes venus en complément des expériences que j’avais déjà connu en amont dans différents contextes ». A partir de 2012, Anthony poursuit son parcours professionnel en prenant le poste de manager général du club de Salaise-sur Sanne (Isère). Déterminé et réputé gros bosseur dans le conseil et la formation autour du sport, il quitte pour la première fois de son existence la scène footballistique entre 2017 et 2021, pour assumer la direction générale du club de handball féminin de Bourg- Péage.
Le club était alors en deuxième division avec un budget de 900 000 euros. Durant quatre ans, il développe différents projets dont un programme d’insertion financé par l’Etat et créé en lien avec toutes les structures sportives du territoire.
« Cette expérience demeure une référence au niveau émotionnel et qualifie la manière dont je vois l’essor d’un club sportif. Lorsque j’ai quitté le club, installé dans l’élite, celui-ci comptait 34 salariés, 200 partenaires privés et un budget supérieur à 2 M€ ». Ce tracé lui permet d’être reconnu professionnellement dans la région rhônalpine d’autant qu’il a, en parallèle, créé ses propres entreprises d’accompagnement et de formation : « AG Consultant » puis « Adjan Business School » tout en étant professeur en faculté et dans d’autres écoles.
Rencontre avec le CSSA
« J’ai ainsi oeuvré pour une quarantaine de clubs et une douzaine de collectivités locales dans l’établissement de leurs politiques sociale, économique et sportive. Mon travail a parfois été pris en exemple. Ce qui m’a permis d’accomplir de nombreuses missions, d’agrandir mon réseau et d’accompagner ainsi dans leur structuration sportive la ville d’Echirolles, le département de l’Ain et aussi… le gouvernement arménien ».
Ses compétences en matière de conseil et formation autour du sport étant reconnues, Anthony Grandclément est approché par Marc Dubois dans le cadre d’un webinaire qu’il organisait.
« Cette rencontre est survenue à une période où j’avais une vraie envie de retourner dans le football et à un moment où ma situation personnelle me rendait plus autonome. Après avoir échangé au départ sur une simple action d’accompagnement du club, on a fini par se mettre d’accord sur une mission plus large. A savoir un poste de directeur général qui n’existait plus depuis la période professionnelle. Le rôle qui m’est demandé est multiple : ouvrir le capital du club à d’autres actionnaires à hauteur de 25 à 30% , mettre en place des lignes directrices pour restructurer, développer et valoriser le club à travers un modèle économique rentable afin d’ atteindre nos objectifs. Et bien sûr trouver de nouveaux partenaires ».
Travail d’insertion
Pour lui qui avoue être un « faiseux », ce rôle représente un projet fort. « Le CSSA est un club historique et unique en son genre. Ici, il existe une osmose et une ferveur incroyables autour du football. J’ai même eu la surprise de signer des autographes à mon arrivée dans les Ardennes, ce qui ne m’était encore jamais arrivé ». Son programme va se matérialiser par l’embauche d’une… trentaine de personnes : douze éducateurs sportifs et douze autres liés à l’événementiel, le partenariat, la communication plus des CDI.
« C’était une étape nécessaire. Nous allons faciliter la formation et la reconversion professionnelle des joueurs, rénover les infrastructures, améliorer les terrains synthétiques du centre d’entraînement de Bazeilles, préparer la réouverture d’un centre de formation dans Sedan intra-muros en retrouvant le monde professionnel, réaliser une tribune enfants et un musée du foot sedanais à partir des archives détenus par Claude Lambert ». Et surtout entamer un travail d’insertion et d’inclusion professionnelle en étroite concertation avec Pole emploi.
« Le CSSA est un club historique et unique en son genre. Ici, il existe une osmose et une ferveur incroyables autour du football. »
Dès septembre, une école interne destinée à former une douzaine d’alternants et de futurs éducateurs sportifs à un brevet professionnel et à un bac +2 ouvrira ses portes. « Porter des actions d’utilité sociale est quelque chose qui m’est cher. Et nous voulons nous servir du sport pour casser les barrières sociales en créant les conditions de rencontres entre les chefs d’entreprise et un public en galère et en quête d’emploi. C’est un moyen d’ouvrir notre club à un maximum d’acteurs et de le connecter à un vrai projet de territoire ».
Son expertise étant axée sur le diagnostic, Antony Grandclément a vite voulu comprendre le fonctionnement du club par un travail de proximité. Et après s’être livré à une analyse de terrain en faisant connaissance avec les entreprises, les institutions et les supporters, il entend apporter sa pierre à l’édifice à travers un projet fiable et viable facilitant le retour pérenne du CSSA dans le championnat de national et par conséquent au statut professionnel. « Ce serait un échec personnel si on y n’arrivait pas », conclut celui qui confesse n’avoir connu que « des moments hyper top » dans son existence. Pourvu que ça dure…