Une concertation accrue s’impose sur la 5G
Réseaux. La nouvelle norme soulève des questions de sécurité.
La Cour des comptes européenne a publié un rapport sur la question du déploiement de la 5G, nouvelle norme mondiale de téléphonie mobile, en Europe. Dans son rapport elle appelle à ce que l’Union européenne ainsi que les États membres avancent dans le déploiement de la 5G, pour éviter de prendre trop de retard. Elle reconnaît, néanmoins, que les questions relatives à la sécurité par rapport à certains équipementiers se posent toujours. Dans son plan d’action de 2016, la Commission européenne fixait à 2025 la date limite pour le déploiement de la 5G dans toutes les zones urbaines et sur la totalité des axes de transport. En mars 2021, elle est allée encore plus loin en ambitionnant la couverture 5G universelle à l’horizon 2030. Toutefois les auditeurs constatent que seulement la moitié des États membres de l’UE ont inclus ces objectifs dans leur stratégie nationale 5G.
Par ailleurs, note le rapport, la Commission a aidé les États membres à atteindre ces objectifs en mettant à leur disposition un éventail d’initiatives, d’orientations et de financements sans jamais définir clairement le niveau de qualité de service attendu des réseaux 5G ; ce qui pourrait être source d’inégalités au sein de l’Union européenne et aurait pour effet de creuser encore un peu plus « la fracture numérique ». Le coût de l’adaptation des réseaux de téléphonie supporté par les opérateurs dont certains sont soutenus par les États et par l’Europe pourrait s’élever à 400Mds€. De 2014 à 2020, les experts indiquent que l’Union a octroyé plus de 4 Mds€ de financement à des projets liés à la 5G. Selon le rapport, à l’exception de Chypre, de la Lituanie, de Malte et du Portugal, tous les États membres ont atteint l’objectif intermédiaire de 2020, qui consistait à offrir un accès 5G dans au moins une grande ville.
Réduire la fracture numérique
Bon nombre d’entre eux ont cependant pris du retard. La Commission européenne estime que, pour seize pays de l’Union européenne, la probabilité que l’objectif 2025 soit atteint est, au mieux, moyenne (Autriche, Tchéquie, Estonie, Allemagne, Irlande, Lituanie, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal et Slovénie) et au pire, faible (Belgique, Bulgarie, Croatie, Chypre et Grèce). La technologie de la 5G pourrait entraîner une hausse de 1000 Mds€ de PIB de l’Union européenne entre 2021 et 2015 et donner lieu à la création ou à la transformation de quelque 20 millions d’emplois, selon le rapport. Quelques-uns des secteurs stratégiques de la 5G sont les voitures connectées, les soins de santé ou la gestion des systèmes énergétiques.
Les approches adoptées par les États membres à l’égard de la sécurité des réseaux 5G restent un problème d’une importance stratégique pour le marché unique et la souveraineté technologique de l’Union européenne car six des huit entreprises dans le monde qui détiennent les brevets autour de la 5G sont basées hors de l’Union européenne. La Cour des comptes conseille à la Commission de promouvoir une approche concertée en matière de sécurité des réseaux 5G entre les États membres et d’effectuer un suivi des approches adoptées à l’égard de la sécurité des réseaux 5G et d’évaluer l’incidence des divergences sur le fonctionnement efficace du marché unique.