Matières premières, vers plus de souveraineté
Autonomie. L’UE veut sécuriser son approvisionnement en métaux stratégiques.
La Commission européenne a présenté une stratégie visant à garantir l’accès aux 18 matières premières telles que le cobalt, le lithium et les terres rares considérées comme essentielles aux technologies propres.
En parallèle, l’Union européenne (UE) cherche d’une part à décarboner son économie en développant les filières industrielles locales et d’autre part en diversifiant les partenariats avec des pays producteurs.
La demande concernant ces matières premières est importante, par exemple, pour la production de batteries, il est nécessaire d’avoir du lithium, également pour les éoliennes, des produits provenant de terres rares sont essentiels.
De ce fait, la proposition de la Commission européenne comprend des objectifs précis pour ne pas disparaître de la carte des technologies de demain et diversifier les chaînes d’approvisionnement européennes.
Dans le contexte actuel, l’UE sait qu’elle ne peut pas compter que sur un seul fournisseur pour les métaux essentiels. Ainsi, en 2030, aucun pays ne devrait fournir plus de 65 % d’un matériau clé.
Pour atteindre cet objectif, l’UE souhaite mettre en place une alliance entre pays démocratiques afin d’augmenter la production de matières premières et de lutter contre la position dominante de la Chine.
L’Europe compte également sur des coopérations avec des pays partenaires, notamment en Afrique et en Amérique latine, pour proposer un meilleur partage de la valeur, financer le développement de chaînes de valeur locale tout en respectant les normes européennes en matière d’environnement, de biodiversité et de social.
La proposition inclut également le développement de l’industrie minière européenne, avec l’objectif qu’au moins 10 % des métaux rares proviennent de mines européennes contre 3% aujourd’hui.
En outre, le texte prévoit de passer à « au moins » 40% de la transformation et du raffinage sur le sol européen. Afin d’allier ces objectifs à la transition écologique et numérique de l’UE, elle doit simplifier les démarches administratives pour ouvrir des sites ou favoriser les implantations industrielles.
L’ouverture d’une mine en Europe prend en moyenne cinq ans, le texte vise à réduire cette période de moitié tout en protégeant la biodiversité et l’environnement. Ainsi, la stratégie de l’UE vise à garantir l’accès aux matières premières essentielles et à renforcer sa souveraineté s’agissant de leur production, ce qui demande de nombreux efforts de la part des États membres.