La fin des expériences scientifiques sur les animaux
Recherche. Réunis en séance plénière, les eurodéputés ont demandé, dans une résolution adoptée à la quasi-unanimité (667 pour, 4 contre et 16 abstentions) à l’Union européenne d’accélérer la transition vers un système de recherche qui n’ait plus recours aux expérimentations sur les animaux.
Les eurodéputés veulent en finir avec les expériences scientifiques sur les animaux. Dans le cas d’une utilisation encore nécessaire d’animaux, les eurodéputés demandent que les régimes de tests se déroulent uniquement dans des conditions optimales qui réduisent la douleur, l’angoisse et la souffrance des animaux concernés, et protègent leur bien-être. Dans ce but, le Parlement européen estime nécessaire de financer la mise au point, la validation et l’introduction rapides de nouvelles méthodes d’expérimentation et des formations pour les scientifiques, chercheurs et techniciens. Les essais sur les animaux, pour la réalisation de produits cosmétiques finis, sont interdits dans l’Union européenne depuis 2004, et depuis 2009 pour les ingrédients cosmétiques.
1,9 million d’animaux utilisés en 2017
Le rapporteur de la résolution, l’eurodéputé belge Benoît Lutgen (PPE) rappelle qu’aujourd’hui, les nouvelles techniques de tests de produits comme des shampoings et des savons peuvent déjà être mises sur le marché sans expérimentations animales grâce aux nouvelles technologies. La législation européenne actuelle protège déjà le bienêtre des animaux encore nécessaires à la recherche. Si l’objectif de la loi est de mettre un terme à l’utilisation d’animaux à des fins scientifiques un rapport récent de la Commission européenne révélait que 12 millions d’animaux (des souris à plus de 90%) avaient été élevés et tués à des fins d’expérimentation animale en 2017 sans avoir été effectivement utilisés pour des expériences.
En France, 1,9 million d’animaux ont été utilisés pour des expériences scientifiques en 2017, dont 59 % de souris, 15% de poissons, 10 % de rats et 7 % de lapins. Les singes représentent 0,19 % des animaux utilisés dans les essais. Certains chiens et chats ont aussi servis à la recherche mais le recours à ces mammifères est en baisse par rapport à 2016 respectivement de -2,3% et -23%. Depuis 1986, l’Union européenne dispose d’une législation spécifique sur l’utilisation des animaux à des fins scientifiques. Les règles actuelles limitent les essais sur les animaux dans le cadre de la recherche et fixent des exigences minimales concernant le logement et le soin des animaux.