L’UE dit non aux graisses non saturées
Alimentation. La législation se durcit à l’encontre des industriels de l’agroalimentaire.
Une nouvelle législation européenne impose aux professionnels de l’agroalimentaire de limiter depuis le 2 avril la quantité des graisses non saturées industrielles à deux grammes pour 100 grammes de graisse. Cette limitation annoncée depuis deux ans entre en vigueur dans l’ensemble des pays membres.
Les acides gras trans que l’on trouve dans les croissants, les pizzas, les pâtes à tartiner ou les viennoiseries rendent les produits transformés plus fermes et facilitent leur conservation mais ils sont notoirement mauvais pour la santé. Des études épidémiologiques ont montré qu’une consommation excessive d’acides gras trans est associée à une augmentation du risque cardiovasculaire. Leur consommation fréquente est aussi associée à un risque accru de diabète, d’infertilité, de maladie d’Alzheimer et de certains cancers.
Suppression des acides gras trans
En 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé vouloir supprimer totalement ces acides gras trans d’ici à 2023. Elle a estimé qu’ils entraînaient près d’un demi-million de décès par an dans le monde, par le biais des maladies cardiovasculaires qu’ils favorisent. Leur surconsommation augmente le risque de décès de 28 %, selon l’agence internationale. Dès 1990, des études ont mis en évidence que les acides gras trans augmentent non seulement le mauvais cholestérol mais diminuent également le bon cholestérol.
Si ces acides gras trans peuvent être fabriqués industriellement, certains sont naturellement produits dans l’estomac des animaux ruminants (comme la vache ou le mouton) grâce à des bactéries résidentes de leur estomac. On en trouve notamment dans la viande et les produits laitiers, mais en très faibles quantités, et ils ne présentent, a priori, pas de danger pour la santé. En 2003, le Danemark limitait déjà à 2 % la part de ces graisses non saturées dans les produits alimentaires.
Aux États-Unis, elles ont été bannies dès juin 2015. En 2021, la consommation de graisses de type acides gras trans reste encore très importante dans nos pays occidentaux malgré les preuves que cette consommation accrue est un important facteur de risque en matière de santé. Elles sont désormais limitées sur tout le territoire de l’Union européenne.