Europe

Des obligations vertes pour financer le plan de relance européen

Écologie. La Commission européenne a levé ses premières obligations vertes pour un montant de 12 milliards d’euros.

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DC Studio

La Commission européenne assure que la levée de 12 milliards d’euros qu’elle vient de réaliser représente la « plus importante émission d’obligations vertes au monde » et que la demande des investisseurs pour ces produits financiers a dépassé les 135 milliards d’euros. Le programme d’émissions d’obligations vertes permettra de financer partiellement le plan de relance européen baptisé le Next Generation EU. En souhaitant devenir le « leader mondial de la finance durable », Bruxelles révolutionne le marché de la finance verte, annonçant vouloir lever pas moins de 250 milliards d’euros d’obligations vertes d’ici 2026, soit un tiers du plan de relance européen en réponse à la crise sanitaire.

Le plan de relance européen impose aux États membres de consacrer au moins 37 % de leurs plans nationaux de relance au verdissement de l’économie, avec des objectifs environnementaux fixés pour les 27 États dans le cadre du “Green Deal”. Une obligation verte est un emprunt émis sur le marché pour permettre à une entreprise ou une entité publique de financer ses projets contribuant à la transition écologique (énergies renouvelables, efficacité énergétique, gestion durable des déchets et de l’eau, exploitation durable des terres, transport propre et adaptation aux changements climatiques…), plus particulièrement les investissements en infrastructures.

Plus de 60.000 milliards d’euros d’encours de dettes

Ce type d’émission se distingue d’une obligation classique par un rapport détaillé sur les investissements qu’elles financent et le caractère “verts” des projets financés. Émises en 2008 pour la première fois par la Banque mondiale, ces obligations ont, depuis mobilisé des milliards d’euros dans le monde car les acteurs économiques sont de plus en plus nombreux à verdir leurs dettes et le marché des obligations vertes n’a cessé de croitre. En 2019, il a bondi de près de 50 % par rapport à l’année précédente. En 2020, le secteur a totalisé plus de 300 milliards d’euros. Cette année, selon les données de Bloomberg, les émissions de green bonds atteignent 424 milliards de dollars en septembre. À noter toutefois que les marchés de green bonds restent marginaux car au niveau mondial les États totalisaient en 2020 plus de 60.000 milliards d’euros d’encours de dettes.

La France était jusqu’à présent le principal émetteur d’obligations vertes, avec plus de 35 milliards d’euros de green bonds émis depuis 2017. L’Allemagne suivait avec 17,5 milliards d’euros. La Belgique, l’Italie, les Pays-Bas, et le Royaume-Uni ont également rejoint le mouvement ces dernières années. De nouveaux États européens et des entreprises devraient les rejoindre. Neuf catégories d’investissements sont prévues dont les énergies propres, l’efficacité énergétique (notamment l’isolation des bâtiments) et les transports durables. En revanche l’exécutif européen a précisé que l’argent levé ne pourra pas financer des investissements dans le nucléaire, toutefois des centrales à gaz sous certaines conditions de transition dans la production d’énergie pourront être financées.