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Vers un secteur du bâtiment « ré-enthousiasmé »

Bâtiment. À l’initiative de l’Office du Bâtiment de la Marne, Laurent Boiteux est venu partager avec les professionnels du secteur, à Reims, des pistes d’action pragmatiques - et enthousiasmantes - pour développer des projets de qualité.

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Photo de Louis-Xavier Forest, Laurent Boiteux et Jean-Philippe Thomas
De gauche à droite : Louis-Xavier Forest, secrétaire général FFB Marne, Laurent Boiteux, intervenant, Jean-Philippe Thomas, architecte. (Crédit : JR)

Délégué général du cluster Robin.s [1] , à Dijon, Laurent Boiteux intervenait devant un parterre d’architectes et de chefs d’entreprise des différents corps de métierq du bâtiment, sur le vaste thème : « Vers des pratiques professionnelles efficaces et enthousiasmantes – Entre routine et professionnalisme, il faut choisir. »

Sous doute la conjoncture actuelle n’incite-t-elle pas les investisseurs à s’engager dans de nouveaux projets, empêchant ainsi les professionnels de développer leurs savoir-faire. Pour autant, la morosité ambiante doit-elle constituer une ligne de fuite ? La question contient évidemment la réponse et, avec un art maîtrisé tenant à la fois du stand-up et du one man show, Laurent Boiteux est venu donner des raisons d’espérer – à condition de s’en donner les moyens par une approche progressiste de la construction.

Le temps de la mutualisation

Avec un mélange parfaitement dosé d’humour, de technique, de philosophie, de pragmatisme, de « rentre dedans » et de démonstration par l’absurde (qui ne l’était pas !), Laurent Boiteux a finalement plaidé en faveur des expressions multiples de l’architecture et de ce qui la constitue, expressions dans lesquelles tous les intervenants ont leur place… à condition de s’entraider plutôt que de se combattre, même – et surtout – entre concurrents !

Ainsi, pour Laurent Boiteux, voici venu « le temps de la mutualisation ». En ce sens, le XXIe siècle n’est pas le siècle du bois et son corollaire du biosourcé, du géosourcé. En tout cas, pas seulement. « C’est le siècle de tous les bons matériaux : le béton armé, l’acier, la fonte, etc. Et le bois, bien sûr ! Il faut simplement rééquilibrer les choses, accepter l’harmonie entre les matières. » Mutualisation des matériaux, donc, mais aussi des talents, des usages… dans le cadre « d’une prise de conscience responsable ».

Changer les pratiques

Toujours selon l’intervenant, la construction a besoin du bon produit ou matériau au bon endroit, du bon système constructif ou technique, de porter attention aux aspects environnementaux, et dans cette optique, sans doute aujourd’hui plus que jamais, d’utiliser des déchets pour en faire des matières premières de construction. « Il faut rendre l’architecture adaptable, évolutive, réparable et démontable, bref, accepter de changer les pratiques. » Le tout mâtiné d’une fusion des contributions de tous les acteurs, dans une vision collaborative et de partage des responsabilités, et l’engagement d’agir avec les autres (ce qui n’est pas le plus facile, Laurent Boiteux en convient).

En présentant la soirée, l’architecte Jean-Philippe Thomas rappelait que l’Office du Bâtiment de la Marne rassemble des architectes et des entreprises du bâtiment, et qu’une telle réunion avait pour ambition « de s’ouvrir, d’échanger, pour devenir meilleur ». Gageons que l’intervention de Laurent Boiteux a répondu à ces attentes.

[1Le cluster Robin.s (Réseau des Ouvrages Biosourcés INovant.s, en Bourgogne-Franche-Comté), est un "réseau d’experts en mouvement" qui s’inscrit dans une perspective de croissance économique durable respectueuse des principes de l’économie circulaire.