Entreprises

Verallia : 50 ans de savoir-faire et d’innovation

Industrie. L’usine de Verallia de Oiry, dans la Marne, fête ses 50 ans. Un demi-siècle de savoir-faire et d’innovation dans un secteur aux évolutions discrètes mais néanmoins essentielles.

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Photo de fabrication Verallia
Verallia s’engage à diminuer ses émissions de CO2 de 46 % d’ici 2030 un objectif rendu possible, grâce, notamment, à la production de bouteille plus légères. (Crédits : ND)

« L’usine, qui était au départ Saint-Gobain et qui est devenue Verallia, est l’une des premières à s’être implantée sur la zone en 1975. Quand on nous demande où se situe Oiry, ce n’est pas compliqué : nous prenons comme point de repère la grande cheminée blanche et rouge que tout le monde aperçoit », introduit Dominique Charlot, maire de Oiry, pour les 50 ans du site. Verallia, troisième producteur mondial de bouteilles et de pots alimentaires est le leader européen de son secteur avec 64 fours et 10 000 salariés dans 12 pays. Les chiffres parlent pour cette entreprise qui compte sept usines en France qui produisent chaque année 3,6 milliards de bouteilles.

200 millions de bouteilles par an

Le site de Oiry, dans la Marne, a pour sa part un four unique qui permet de produire 200 millions de bouteilles par an. Pas rien. Et il y a quelque chose de fascinant à voir défiler ces gouttes de verre en fusion qui deviennent en quelques secondes des bouteilles de champagne. Car une des ambitions du groupe, est d’être présent là où il y a un marché à proximité, afin de favoriser au maximum la circularité et la réactivité : « Nous sommes capables d’honorer des commandes dans la journée, dans la mesure où l’usine ne s’arrête jamais de tourner, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept », dévoile le Directeur du site, Franck Blondelle, plus de 20 ans de maison. « Des bouteilles allant du petit format champenois jusqu’aux 15 litres (Nabuchodonosor), et nous sommes fiers d’être la seule usine européenne à produire industriellement ces modèles. »

  • (Crédits : ND)
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Une volonté d’innovation que l’usine développe aussi avec la volonté de réduire son impact énergétique puisqu’elle a récemment lancé la bouteille de champagne à 800 grammes, soit 35 grammes de moins que la précédente. Une différence de poids apparemment anodine mais qui aura pourtant nécessité 5 années de R&D. « Récemment, nous avons avancé de dix ans notre engagement : en 2040, Verallia produira des bouteilles Net Zero. C’est un engagement fort, certifié la semaine dernière par le SBTi (Science-based Target Initiative, projet destiné à contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique via l’engagement des entreprises, ndlr.). Concrètement, en France, cela s’incarne par le lancement, il y a un an et demi, du premier four 100 % électrique de l’industrie verrière, à Cognac, dédié aux pots et aux bouteilles », indique Pierre-Henri Desportes, Président de Verallia France. « C’est aussi le lancement, l’an prochain, du premier four hybride en France, électrifié à 80 %. C’est encore un soutien au recyclage : nous aidons toute la filière à augmenter l’intégration de verre recyclé dans nos bouteilles, jusqu’à plus de 95 % dans certaines usines. C’est enfin l’écoconception : après la bouteille champenoise de 800 g, nous avons lancé cette année une bordelaise à 300 g, soit 25 % plus légère », poursuit-il.

L’Energie est en effet une préoccupation majeure du groupe. Pour 500 000 bouteilles, le site de Oiry consomme l’équivalent de 80% de ce que consomme la population de l’agglomération d’Épernay. « Cette célébration intervient à un moment très particulier pour notre appellation. La Champagne s’est elle aussi fixé un objectif ambitieux : atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Une telle initiative n’a aucun sens si elle est prise individuellement. Elle ne prend tout son sens qu’à l’échelle collective », souligne pour sa part, Benoit Villedey, responsable du service Ingénierie Process Innovation au Comité Champagne. « Pour réduire de 75 % nos émissions, nous devons agir sur un maximum de leviers. Et le plus significatif pour nous, c’est la bouteille, qui représente encore 28 % de notre bilan carbone. »

Pour Verallia, l’enjeu est la consommation de son four. Changé en moyenne tous les sept ans, le prochain devrait l’être ainsi à horizon 2029. Impossible d’en installer un électrique, pas compatible avec la production de verre coloré. Le groupe réfléchit ainsi à un mix énergétique, un four hybride gaz / électricité. Coût moyen : 30 millions d’euros.