Vents contraires pour les éoliennes dans l’Aisne
Environnement. Le parc éolien du Vieux Chêne vient d’être mis à bas par le préfet de l’Aisne avant même d’avoir été érigé...
La préfecture de l’Aisne a rendu un arrêté refusant d’autoriser le projet porté par la société allemande Volkswind, filiale du groupe suisse Axpo spécialisée dans les énergies renouvelables. Celle-ci dispose d’une antenne à Amiens pour ses projets dans la région.
La décision du préfet était attendue depuis des mois. La société « Ferme éolienne du Vieux Chêne » existe depuis 5 ans déjà. Elle a pour objectif d’implanter, dans le Vermandois, un parc de 3 éoliennes de 150 à 165 mètres de haut et d’une puissance de 3,6 MW, 2 sur la commune de Beaurevoir et 1 sur celle de Serain. Début 2023, une enquête d’utilité publique a eu lieu et le commissaire-enquêteur a rendu son avis.
Avant de prendre sa décision, le préfet a toutefois attendu l’avis de deux organismes compétents, la CDNPS (Commission départementale de la nature, des paysages et des sites) et la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Ce qui explique le temps passé.
Compensations financières réclamées par les opposants aux éoliennes
Lors de l’enquête publique, la majorité des réponses apportées s’est révélée hostile à l’édification des éoliennes, de même que le maire de Beaurevoir et ceux des communes avoisinantes. Le maire de Serain figurait, lui, parmi les rares partisans du projet. Le commissaire-enquêteur s’était rangé à la position du plus grand nombre. Et le préfet a donc fini par valider son rapport et rejeter la demande de la société Volkswind. Ce faisant, il s’inscrit dans un courant ascendant de refus des éoliennes dans la région, pour des raisons de nuisances et de saturation. Il y a en a eu récemment une autre manifestation à Voulpaix, à quelques dizaines de kilomètres de là. L’association Thiérache à Contrevent y a convoqué une réunion pour mettre au point un nouveau frein à la recrudescence des éoliennes, avec le soutien d’autres associations, comme Vent de folie et Stop danger éolien 02, ainsi que la fédération Stop Eoliennes des Hauts-de-France.
Ses responsables considèrent que la présence d’un parc éolien à proximité dévalorise leurs maisons, propriétés et autres biens immobiliers. En conséquence, ils vont réclamer à l’administration fiscale une réduction de la taxe foncière qui affecte les biens en question pour « environnement dégradé ». À l’attention des personnes présentes et des autres associations concernées, ils ont détaillé la procédure à suivre pour obtenir ce genre de dégrèvement. Un nouveau front s’ouvre dans ce secteur.