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Validation du protocole de cession du groupe Walor à Mutares

Cession. Les entreprises ardennaises de Bogny-sur-Meuse et Vouziers et leurs 250 salariés appartiendront dès cette semaine au fonds industriel allemand.

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Photo du site de Walor à Bogny-sur-Meuse
Le site de Walor à Bogny-sur-Meuse (Crédit : PR)

Le tribunal de commerce de Nantes a homologué, le 24 octobre, le protocole de cession de la holding Walor et de toutes ses filiales au fonds d’investissement allemand Mutares, spécialisé dans la relance d’entreprises de taille moyenne présentant un important potentiel d’amélioration.

Cet accord va être suivi de la réalisation d’un certain nombre d’opérations financières avant qu’un jugement valide et officialise cette prise de contrôle. Ce qui sera effectif dès cette semaine.

Onze usines et 1 390 collaborateurs appartenant encore pour quelques jours au groupe Walor vont donc être prochainement rattachés à Mutares, dont les deux usines ardennaises implantées à Bogny-sur-Meuse (150 salariés, 36 millions d’euros de chiffre d’affaires dans la fabrication de 8 millions de bielles) et Vouziers (100 salariés, 16 millions d’euros de chiffre d’affaires dans la production d’un million de bielles, boîtiers différentiels et collecteurs d’échappement) qui garderont d’ailleurs leur ancien patronyme à l’avenir. Mutares se félicite donc de cette prise. Le groupe germanique a d’ores et déjà prévu son plan, une fois le rachat de Walor acté.

Intégrées au pôle industriel de FerraL United

En reprenant le 5 septembre dernier au sein de son portefeuille l’équipementier automobile FerrAl United, le groupe entend positionner cette entité en tant que nouvelle société holding pour son activité mondiale de fourniture de pièces moulées et forgées à base de fer et d’aluminium pour le marché de l’automobile et des transports.

Bénéficiant d’un profil international élevé, FerrAl United sera donc chargé de jouer un rôle majeur dans le développement et la croissance future du segment Mutares Automotive & Mobility.

Les entreprises de Bogny-sur-Meuse et Vouziers seront d’ailleurs inclues dans le business de ce mastodonte basé à Francfort-sur-le Main (Allemagne), qui opère déjà sur plus de 25 sites répartis dans dix pays, employant 5 000 collaborateurs et réalisant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires.

Elle compte actuellement dans son pôle plusieurs sociétés indépendantes liées à la forge, l’usinage et l’assemblage de pièces CIMOS, MMT Bordeaux, Primo TECS, Rasche et BEW Umformtechnik, le groupe Selzer ainsi que trois entreprises de forgeage : Gesenkschmiede Schneider, Schöneweiss & Co et Falkenroth Umformtechnik.

Autant de sociétés qui fournissent aux principaux équipementiers mondiaux une gamme de produits complémentaires allant du formage de base des métaux de l’usinage à l’assemblage final et aux tests. Pour l’exercice 2023, un chiffre d’affaires consolidé compris entre 4,8 et 5,4 milliards d’euros est attendu.

Selon Patrick Beuscart, directeur des sites de Bogny-sur-Meuse et Vouziers depuis octobre 2022, « les deux entreprises vont dorénavant appartenir à un poids lourd industriel qui alimente les marchés du truck et de l’automobile (ndlr, entre 4,8 et 5,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires consolidé en 2023) De par son envergure internationale, Mutares est un acteur majeur sur l’activité de sous-traitance automobile et du poids lourd. »

« C’est donc pour nous une bonne nouvelle en même temps qu’une excellente opportunité pour le développement de nos outils de travail. Reste maintenant à attendre la phase de diagnostic pour en savoir plus sur la stratégie des nouveaux actionnaires. C’est en tout cas, plein d’espérance pour l’avenir. »

Fournisseur majeur de niveaux 1 et 2 pour tous les constructeurs automobiles internationaux, FerraAl United outre son réseau devrait aussi amener aux deux PME ardennaises un potentiel de synergie important dans les ventes et l’ingénierie.

Rappelons que Walor avait repris, il y a quelques années, les Ateliers des Janves à Bogny-sur-Meuse et Ardennes Machining Industries à Vouziers à la barre du tribunal de commerce de Paris en raflant la mise au nez et à la barbe de la multinationale anglaise Liberty, qui était son unique concurrent après le retrait de LeBronze Alloys.