URCA : une tour pour voir loin
Université. Sur le campus du Moulin de la Housse, à Reims, l’implantation d’une tour ICOS* permettant de mesurer les gaz à effet de serre donne à l’URCA des perspectives de développement scientifique.
En conclusion des 7e journées scientifiques ICOSFrance, qui se sont déroulées du 12 au 14 octobre à Reims avec pour thème les derniers développements en matière de mesure des gaz à effet de serre, et qui ont rassemblé 120 participants et quatre intervenants internationaux invités (dont Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du GIEC) - tous fort impressionnés par la qualité de l’accueil rémois… -, il a été procédé à l’inauguration de la tour ICOS MDH de Champagne, sur le campus universitaire du Moulin de la Housse.
D’une hauteur de 50 m et équipée de spectromètres d’une précision extrême de 0,1 ppm (partie par million, les spécialistes apprécieront !), elle a vocation à devenir l’une des composantes du réseau international ICOS* dont les quelque 35 tours déjà en service assurent le suivi quotidien et la mesure des gaz à effet de serre et, en constituant ainsi une sorte de cadastre continental, permettent de comprendre l’évolution du réchauffement climatique et ses conséquences.
« Ce projet, stratégique pour notre établissement, sera un outil d’aide à la décision pour l’agriculture »
Les mesures effectuées par la tour seront complétées par des mesures réalisées avec des drones et des ballons susceptibles d’évoluer à 20 ou 30 km dans l’atmosphère (l’un d’eux a d’ailleurs été lâché à cet effet à la suite de l’inauguration de la tour).
L’intérêt de la NASA
Outre le renforcement de la capacité de l’unité mixte de recherche CNRS/GSMA** de l’URCA, et du tout récent pôle de recherche dans le suivi et l’analyse des émissions atmosphériques, Aérolab, l’implantation de la tour ICOS va conférer à l’université une expertise sur les émissions de gaz à effet de serre, tant en milieu urbain que rural. « Ce projet, stratégique pour notre établissement, sera un outil d’aide à la décision pour l’agriculture et améliorera les connaissances sur le changement climatique et les effets de l’exposome », assure Guillaume Gellé, président de l’URCA.
Il ajoutait que « ces moyens ont également vocation à être mis à disposition de la communauté scientifique dans le cadre de projets de recherche nationaux ou internationaux ». À ce titre, il annonçait la venue, à la fin de l’année, d’une équipe de la NASA pour une campagne de mesures sous ballon ainsi que, l’année prochaine, de plusieurs laboratoires de l’école polytechnique et du CNES pour étudier et mesurer les gaz à effet de serre dans la cadre du projet MAGIC. Bref, du haut de la tour ICOS MDH de Champagne, l’URCA veut voir loin…
*International Carbon Observation System.
** Groupe de Spectrométrie Moléculaire et Atmosphérique.