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Une première pierre en beauté pour Clarins

Industrie. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire était présent pour une implantation avec 300 emplois à la clé au parc du Grand Troyes.

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Photo d'Olivier, Virginie et Christian Courtin avec François Baroin et Bruno Le Maire
De gauche à droite, Olivier, Virginie et Christian Courtin aux côtés de François Baroin et Bruno Le Maire. (Crédit : LL)

L’implantation de Clarins dans l’Aube est un véritable cas d’école. Il a fallu moins de cinq mois entre l’officialisation de la décision de construction d’une nouvelle usine et le lancement, déjà bien avancé, du chantier sur le parc du Grand Troyes. « Nous sommes en train de battre collectivement un record », se félicite Franck Leroy, président de la Région Grand Est à l’occasion de la pose symbolique de la première pierre.

Sur le terrain, tout est allé très vite puisque la structure de plusieurs bâtiments est déjà bien visible sur le parc du Grand Troyes. Clarins veut aller vite afin d’ouvrir sa seconde usine de production dont elle a grand besoin pour satisfaire la demande.

« En 1954, mon père ouvrait son premier institut de beauté, en 1984 c’était l’inauguration de l’usine de Pontoise, aujourd’hui au maximum de ses capacités, et 2024 sera marquée par l’ouverture de notre deuxième site de production, à Troyes Sainte-Savine », fait remarquer Olivier Courtin, directeur général du groupe familial français. « Nous avons trouvé à Troyes le site parfait pour une usine représentant un investissement de 140 millions d’euros et qui sera à la pointe de la modernité et de la responsabilité sociétale et environnementale », promet Virginie Courtin, directrice générale de Clarins.

Recours à la géothermie, installation de 6 000 m² de panneaux solaires, réutilisations des eaux et bâtiments passifs, la future usine sera un modèle du genre. Et aussi en phase avec un groupe de cosmétique qui ambitionne d’atteindre 80 % d’ingrédients bio dans ses produits d’ici à 2025. Aujourd’hui Clarins est un fleuron français de la cosmétique, avec un chiffre d’affaires de 1,75 milliard d’euros, une part à l’export de 93 % et une présence dans 150 pays.

« Mais notre ADN, c’est la France », rappelle Olivier Courtin, soulignant la volonté de Clarins de produire français. « Clarins, c’est un modèle d’entreprise familiale qui fait preuve de patriotisme en privilégiant le territoire français », rebondit Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, qui a fait le déplacement à Troyes pour la pose de la première pierre. « Cette implantation est un modèle de rapidité d’étude du dossiers, de mise à disposition des terrains, de coopération entre tous les acteurs locaux qui doit nous inspirer et servir d’exemple », espère-t-il.

Une cosmetic valley en projet

Bruno Le Maire rappelle au passage que le défi de la réindustrialisation de la France passe par la capacité à mobiliser, rapidement, du foncier pour répondre aux projets qui se multiplient. « Je ne pensais pas qu’en tant que ministre j’aurais un jour à sélectionner les investisseurs tant la demande est forte », fait-il remarquer.

Photo de la pose de la première pierre
La pose symbolique de la première pierre (Crédit : LL)

À ses yeux, Troyes devrait connaître un grand succès, favorisé par le « désir mimétique » qui incite les investisseurs à venir là où les grandes marques, et Clarins en fait partie, se posent. François Baroin en est conscient, et le président de Troyes Champagne Métropole fait étudier la possibilité de mobiliser 300 hectares pour le développement économique.

« Notre territoire a beaucoup souffert de la désindustrialisation textile avec 1 000 emplois perdus annuellement pendant 20 ans, mais nous avons remonté la pente grâce à notre savoir-faire industriel et aux projets réalisés sur le territoire en matière de formation, d’infrastructures et de modernisation », ajoute François Baroin qui rêve déjà au développement d’une future « cosmetic valley », autour de Clarins. Autant de bonnes nouvelles pour l’emploi puisque la future usine de cosmétiques va employer une cinquantaine de personnes au démarrage, pour monter jusqu’à 300 lorsque les 21 lignes de production seront à plein régime.