Une journée dédiée aux néo-commerçants
Commerce. Donner envie et rassurer pour construire l’avenir du commerce de demain à Charleville-Mézières. Telle était la thématique de la journée baptisée « J’ouvre mon commerce », initiée par Ardenne Métropole pour faciliter des implantations nouvelles et agir ainsi sur la vacance commerciale.
« Partant du constat que le commerce de centre-ville connaît des difficultés à cause la concurrence de l’e-commerce et de la baisse du pouvoir d’achat – ce qui a entrainé une remontée de la vacance commerciale alors qu’elle avait baissé ces dix dernières années – nous avons jugé bon de faire face à ce reflux en organisant l’évènement J’ouvre mon commerce », explique Patrick Fostier, Vice-President chargé du développement économique et numérique au sein d’Ardenne Metropole déplorant au passage les récentes fermetures d’enseignes comme Jennyfer, Camaïeu, Jules, Claire’s, Kookaï, Sud Express et Cop.copine. L’objectif de cette action inédite ? « Rassembler en un seul endroit toutes celles et ceux qui portent des projets d’installation de commerces et ont besoin d’être mis en confiance à cause de la complexité des réglementations, de la quête de crédits et d’autres freins. Cette journée doit faciliter les démarches et permettre d’établir des contacts sur place pour mieux appréhender leur lancement ».
Ardenne Métropole et les Chambres consulaires avaient invité des notaires, agents immobiliers, juristes, courtiers et banquiers en plus de structures comme les collectivités, Initiative Ardenne, France active, l’ADIE, la BPI et BGE qui ont l’habitude d’accompagner de tels projets.
Ces différents intervenants ont répondu aux questions que se posaient les potentiels néo-commerçants. L’idée étant de leur ouvrir des perspectives en leur donnant toute sorte de conseils sur les différentes opportunités de financement, de subventions ou de prêt à taux zéro possibles dans le cadre d’un investissement pour ouverture ou reprise d’activité, le montage d’un business plan ou encore la sécurisation d’un bail commercial. « Cet enjeu fort pour le territoire s’est traduit par une belle mobilisation collective de tout un écosystème. En une journée, ce mini-salon a permis de rappeler l’importance du secteur commercial, de présenter aux investisseurs la meilleure façon de s’implanter à Charleville-Mézières et de leur donner envie de concrétiser leur projet. Car il est important de maintenir de la vie dans les villes », rappelle Aubin Jeanteur, 1er vice-président de la CCI Marne-Ardennes en introduction.
Durant cette journée inédite, les personnes ciblées ont aussi pu bénéficier d’échanges vivants sur les opportunités locales, d‘une table ronde et d’ateliers pratiques sur le thème : « Se lancer concrètement ».
Confrontés à plusieurs obstacles
Valérie Petit, en passe de transférer son salon de thé « Athera » de Mézières au coeur de ville où elle disposera d’un local plus grand, donne son avis. « Ouvrir n’est pas difficile en soi mais c’est la partie administrative et les procédures qui sont longues quand on a envie d’avancer vite. Il y a, par ailleurs, une offre de locaux à des tarifs différents qui permet de se positionner selon le projet envisagé. Les loyers restent toutefois dans une fourchette haute. Lorsqu’on est déjà commerçante, on doit avoir un rôle de transmission en aidant ceux qui se lancent ou veulent se reconvertir. Car ça peut faire peur au départ quand on perd tous les modèles qu’on vous inculque dans un modèle classique sur le statut de salarié. Il faut donc inciter les néo-commerçants à oser et dépasser leurs propres limites ».
Cécile Ugarte qui, avec son associée Emilie Devillé, s’apprête à ouvrir un atelier d’artistes et un lieu d’exposition confie : « Cet évènement nous a éclairé sur les normes mises en place pour l’accueil et la sécurité du public. Le problème récurrent pour nous et beaucoup d’autres, c’est de trouver des locaux adéquats et pas trop onéreux. Quand on passe par une agence immobilière, par exemple, les frais sont trop élevés. Il nous a ainsi fallu un an pour trouver ». Une situation partagée par Marie-Yolène Adonis qui cherche une boutique pour la vente de cosmétiques naturels et de bijoux.
Boris Ravignon rappelle quant à lui les efforts fournis par sa municipalité pour créer les conditions favorables aux commerces de proximité : l’accessibilité renforcée au centre-ville, la piétonisation de la Place Ducale et des rues voisines, la création d’un grand parking derrière le magasin H&M et la volonté de protéger la capacité de stationnement (un millier de places). Sans oublier le gel des tarifs de stationnement depuis 2009, l’instauration quotidienne d’une heure et demi gratuite de stationnement et le développement de beaucoup d’animations et d’activités de loisirs.