Une croissance qui peine à décoller et des défaillances en hausse
Finances. La dernière conférence RECOM organisée par la Banque de France, a dressé un panaroma économique un peu morose avant de promettre une embellie pour 2025.
Le sujet de l’inflation était en trame de fond de cette nouvelle conférence des Rencontres économiques de la Marne co-organisée par la Banque de France. En préambule, Louis Retornaz, Directeur départemental, a rappelé que « la lutte contre l’inflation était la mission première de l’établissement bancaire afin de maintenir le pouvoir monétaire ». « Après l’épisode du Covid, nous avons été confrontés à une forte montée de l’inflation, accentuée par la guerre en Ukraine, à un niveau jamais connu depuis plus de 35 ans. » Si la moyenne en Europe était de +10,6%, de fortes disparités se sont fait sentir avec + 22% en Estonie par exemple et +7,1% en France, « le bon élève de la classe », juge le Directeur départemental.
Un an plus tard, les mesures des BCE ont permis d’infléchir cette forte augmentation. Dans la zone euro, en décembre 2023, l’inflation est redescendue à 2,9%. Elle se situe à 4,1% en France, plus si bonne élève puisque des pays comme la Belgique ou l’Italie l’ont contenue à 0,5 quand l’Allemagne est à 3,8% et l’Espagne à 3,3%. « La France est montée à 5,7% en 2023 mais on prévoit une baisse à 2,5% en 2024 pour tenir l’objectif de 2% à 2025 et peut-être avant », se veut rassurant Louis Retornaz. Cette dernière reste portée par la hausse des prix de l’alimentaire, selon les dernières données de l’INSEE (+16% au printemps 2023 et +7,1% en décembre 2023) faisant néanmoins de l’Hexagone le pays où les prix de l’alimentaire ont le plus augmenté depuis janvier 2022. « L’inflation sous-jacente, c’est-à-dire hors énergie et alimentaire se situe à 2,7%. » Des chiffres à remettre donc en perspective avec le quotidien des Français…
« Avec la baisse des taux, l’investissement va reprendre »
Néanmoins, « une normalisation » de la situation, notamment du côté des taux de crédit devrait initier une reprise du marché immobilier. « La production de crédits à l’habitat hors renégociations retrouve en 2023 un niveau comparable à celui d’avant la période de taux d’intérêt extrêmement bas », indique Louis Retornaz. La croissance, quant à elle, si elle a connu un bond après la crise du Covid, s’est en revanche repliée après la Guerre en Ukraine et l’envolée des prix des matières premières. « En France, la croissance était de 0,8% en 2023. On prévoit 1,3% en 2025 et 1,6% en 2026, car nous considérons que l’investissement, sous l’effet de la baisse des taux va reprendre. » Une croissance 2024 qui reste donc au ralenti avant une reprise en 2025. Wait and see…