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Une chaufferie bas carbone inaugurée à Charleville-Mézières

Énergie. Après seize mois de travaux, la nouvelle chaufferie bas carbone de Charleville-Mézières, implantée dans le quartier de la Havetière, a été inaugurée.

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Photo de Alain Buquet, Boris Ravignon et Sylvie Jéhanno
Alain Buquet, préfet des Ardennes, Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières, et Sylvie Jéhanno, Présidente-directrice générale de Dalkia. (Crédits : PR)

Deux réseaux de chaleur interconnectés, 120 GWh de chaleur livrée chaque année, 37 km de longueur, 179 points de livraison, 12 000 équivalents-logements desservis, 22 600 tonnes de CO2 évitées par an, soit l’équivalent de 11 300 véhicules retirés de la circulation et 100% d’EnR. Telles sont les données chiffrées livrées par Dalkia qui montrent selon Boris Ravignon « toute l’importance de ce projet ambitieux et d’envergure qui marque une étape-clé dans la volonté de s’inscrire dans la transition énergétique responsable et 100 % propre ». Après seize mois de travaux XXL, la chaufferie biomasse de Charleville-Mézières, nichée sur une parcelle de 5 800 m² et s’élevant à 12 mètres, est désormais opérationnelle pour la prochaine saison de chauffe. Elle va produire une chaleur 100% décarbonée (chauffage et eau chaude sanitaire) qui alimentera à terme, en 2029, l’ensemble des réseaux de chaleur de la ville.

14 M€ d’investissements pour chaleur 100% locale et 100 % propre

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« D’une puissance totale de 19,6 MW, elle compte notamment deux immenses chaudières bois-énergie capables de brûler 20 000 tonnes de bois par an. Elles utiliseront des plaquettes forestières issues de la sylviculture (branchages, bois d’élagage, bois abîmés) provenant de forêts situées dans un rayon de 100 kilomètres », indique Sylvie Jéhanno, la patronne de Dalkia, en évoquant l’un des chantiers les plus impressionnants entrepris par la collectivité locale à La Havetière.

Elle précise que la filiale d’EDF qui développe les énergies renouvelables et de récupération, a investi plus de 14 millions d’euros dans cette opération, dont 5,6 subventionnés par l’État dans le cadre du fond chaleur Ademe et du programme Climaxion porté par cet organisme et la région Grand Est. Cette chaufferie dispose également d’un système de stockage de chaleur de 150 m², d’un silo de stockage de 1 900 m3 de bois et d’un éco-condenseur de 1,9 MW permettant d’optimiser la production d’énergie. De plus, le site sera doté de près de 850 m² de panneaux solaires photovoltaïques, installés en toiture, ainsi que d’une noue de 100 m3 permettant la récupération des eaux de pluie.

S’inscrivant pleinement dans les efforts menés par la principale commune ardennaise pour réduire son empreinte carbone et faire des économies d’énergie, cet équipement qui a nécessité de multiples travaux pour l’installation du nouveau réseau distribuera de la chaleur aux particuliers mais aussi à l’ensemble des bâtiments publics (écoles, lycées, collèges, bâtiments municipaux, centre aquatique et logements des bailleurs sociaux).

Il permettra d’éviter l’émission de plus de 9 400 tonnes de CO2 par an et également, de ne plus dépendre des fluctuations du marché des énergies fossiles, ce qui agira positivement sur la tarification du chauffage. « Une vraie chance pour la ville et les usagers dans leur vie quotidienne », insiste Boris Ravignon.

Le réseau de chaleur de la Ville, en bénéficiant déjà de la récupération des « chaleurs fatales » issues de neuf fours de la fonderie Stellantis, avait déjà doublé grâce à l’extension Nord du quartier de la Citadelle dont les travaux ont été achevés en décembre 2024. Il compte actuellement plus de 27 kilomètres de longueur, 105 points de livraison et 7 300 équivalents logements raccordés.

Désormais, grâce à l’interconnexion des réseaux au niveau de la caserne Dumerbion, la nouvelle chaufferie pourra également fournir de la chaleur au réseau du quartier de la Ronde-Couture.