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Une cérémonie d’installation sous le signe de l’optimisme

Justice. Après avoir souffert ces dernières années d’une dégradation de ses effectifs chez les juges et les greffiers, le tribunal judiciaire des Ardennes, qui effectuait sa rentrée solennelle, se porte beaucoup mieux grâce à une augmentation des moyens humains.

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Photo de Magali Josse, Nicolas Cambolas et Jennyfer Picoury
La procureure, Magali Josse, Nicolas Cambolas, directeur des services de greffe, et Jennyfer Picoury, la présidente du tribunal judiciaire. (Crédits : PR)

« Les effectifs se sont renforcés et, pour un président, avoir une équipe enfin au complet c’est tout de même réjouissant et épanouissant car cela permet de donner espoir à tous les justiciables qui attendent légitimement nos décisions », annonce Jennyfer Picoury, la présidente de la juridiction, aujourd’hui à la tête « d’une communauté de travail de grande qualité et courageuse » qui va pouvoir retrouver une charge de travail supportable. « S’il faut prendre le temps de juger pour ne pas abimer la qualité de justice, il faut aussi trouver des solutions pour accélérer un peu les circuits. Et pour cela, ce qui s’ouvre à nous, c’est l’amiable. Je pense que cette solution peut faire redémarrer beaucoup de matières au Civil, qui représente 70 % de l’activité du tribunal », précise Jennyfer Picoury.

Après avoir connu deux années difficiles, le tribunal judiciaire de Charleville-Mézières est donc revenu à meilleure fortune s’agissant des effectifs avec 70 agents, surtout au niveau des juges professionnels (dix-neuf au total, dix il y a encore deux ans) et des greffiers. Au niveau du parquet, sur les six postes, il y en a un encore vacant mais cela devrait être temporaire car d’ici le 1er décembre 2025, une nouvelle collègue va rejoindre une juridiction que la procureure Magali Josse a qualifié de « dynamique, attachante et moderne ». « Nous faisons évoluer nos organisations en travaillant avec beaucoup de souplesse avec les avocats, les représentants de professions judiciaires et les associations. Dans ce département, le dialogue institutionnel et partenarial est fluide, simple et direct, ce qui représente un atout », révèle la représentante du ministère public.

Autre exigence satisfaite, celle du cabinet d’instruction qui, depuis longtemps, était « un point de vigilance ». « C’était le plus chargé du ressort de la Cour d’appel, au point d’être monté, à un moment, à 150 dossiers en raison de la compétence de la cour criminelle départementale. Nous avions par ailleurs besoin de renfort dans la mesure où, dans de département, en terme de procédures criminelles, il y a beaucoup d’homicides et d’affaires de viols au caractère complexe. Je me réjouis donc de ce deuxième poste d’instruction qui va permettre aux deux juges de ne pas être seules dans leurs fonctions », a dit la procureure.

Faisant un retour sur les neuf premiers mois de l’année judiciaire, Magali Josse constate que le tribunal possède un haut niveau de réponse pénale dans toutes les atteintes aux personnes et notamment les violences intrafamiliales, les atteintes aux forces de l’ordre et aux professionnels protégés de par la loi. « L’accent judiciaire a également été mis sur la lutte contre la criminalité organisée dont les trafics de produits stupéfiants et de tabac. Mais aussi contre les atteintes aux bien (cambriolages) et à la lutte contre la délinquance routière car, chaque week-end, chaque semaine, nous sommes confrontés à la gestion de graves et dangereux accidents de circulation, souvent dus à la consommation d’alcool et de stupéfiants ou de conduite à risques. »

Il appartenait alors à Jennyfer Picoury de conclure cette cérémonie d’installation. « Je suis franchement très satisfaite des neuf premiers mois passés ici et de mon retour dans ce département. Les Ardennais parlent francs, on se dit les choses. Ici, les gens croient en la Justice et cela donne du sens à mon métier car on ne ferait pas cette profession si on ne croyait pas en la nature humaine ».