Un territoire plus vert avec l’Ademe
Environnement. L’Ademe soutient les collectivités et les entreprises dans leurs projets de transition énergétique. Sylvain Waserman, Président de l’Agence, est venu à Épernay s’entretenir des actions pilotes en la matière.
Les collectivités et les entreprises peuvent souffler. Avec un budget voté in extremis début décembre à 1,1 milliard d’euros, l’Ademe va pouvoir continuer d’accompagner de nombreux projets. « Nous contribuons à l’effort budgétaire global en passant de 1,3 milliard à 1,1 milliard d’euros, mais nous préservons notre budget incitatif, notamment le Fonds Chaleur à 800 millions d’euros », annonce Sylvain Waserman. Le Fonds Chaleur est considéré comme un « budget d’intervention au cœur des territoires ». En effet, depuis sa création il y a 15 ans, l’ensemble de la puissance publique a soutenu à hauteur de 4,3 milliards d’euros le Fonds Chaleur, ce qui a permis « d’éviter d’importer 40 térawattheures de gaz, c’est-à-dire 1 à 4 milliards d’euros de déficit de la balance commerciale en moins – en fonction des prix du gaz qui varient beaucoup », précise le président de l’Ademe. La sauvegarde de ce fonds interrogeait particulièrement les élus des territoires qui, pour beaucoup, transforment leur réseau de chaleur par des systèmes décarbonés, s’appuyant sur la chaleur fatale ou la biomasse, à l’image de la Ville d’Épernay où le président de l’Agence de la transition écologique était en déplacement. En effet, le réseau de chaleur urbain sparnacien, porté par l’opérateur Idex, via une délégation de service public signée pour 25 ans, garantit un taux de couverture en Énergies Renouvelables (EnR) de 100 %, grâce à la création d’une nouvelle chaufferie biomasse alimentée par un bois d’origine locale (voir Pamb 8087).
Ce projet permettra d’éviter l’émission de plus de 9 700 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 7 500 voitures retirées de la circulation et passera de 3 km actuellement à 12 km en 2025.
« Avec l’agglomération d’Épernay, dans toutes nos compétences, nous travaillons sur la transition énergétique. Avec Sylvain Waserman, nous avons évoqué les réseaux de chaleur, les mobilités, le développement des énergies renouvelables et l’émergence d’une flotte décarbonée, notamment », indique Franck Leroy, président d’Épernay Agglo Champagne. « Par exemple, la construction de l’école du Mesnil est une construction bas carbone, biosourcée, avec comme objectif de produire plus d’énergie que d’en consommer. Elle a été possible grâce à l’Ademe, qui accompagne les territoires sur les appels à projets et sous forme de subventions pour accélérer la transition énergétique. »
La méthodologie "ACT" pour encourager les entreprises
Sylvain Waserman souligne le rôle essentiel des territoires pilotes dans la mise en œuvre de solutions concrètes : « Ici, à Épernay, nous avons des solutions à la pointe, avec plus de 80 % d’énergies renouvelables. Nous sommes sur des solutions de territoires, pilotées par les élus. Cette manière de fonctionner est la bonne car notre priorité est véritablement de pousser les territoires à continuer à se décarboner, mais en leur laissant la latitude pour le faire, en fonction de leur spécificité et notamment grâce au Fonds Chaleur. Ainsi, nous avons lancé en 2023, le réseau « élu pour agir » qui met nos experts à disposition des élus des territoires, pour parler des sujets de façon concrète de la manière de réaliser de grands chantiers. » Dans la Marne, par exemple, les collectivités privilégient les cultures à bas niveau d’intrants autour des aires de captage. « On privilégie maintenant des cultures à bas niveau d’intrants, c’est-à-dire des cultures qui ne vont pas avoir d’impact négatif sur la qualité de l’eau dans les zones de prélèvements. La difficulté va être d’offrir des débouchés aux agriculteurs pour la production de miscanthus ou de chanvre par exemple », précise Franck Leroy, qui insiste sur la nécessité de réfléchir de manière globale. C’est pourquoi, outre les collectivités, l’Ademe accompagne aussi les entreprises, notamment avec la mise en place du dispositif ACT. « Aujourd’hui, nous travaillons à faire de la transition écologique un avantage concurrentiel pour les entreprises », explique Sylvain Waserman.
Face à l’augmentation des clauses environnementales et aux resserrements des critères de financements en fonction du degré d’exemplarité en matière d’environnement de l’entreprise, l’Ademe vient ainsi de signer une convention avec la Banque de France. Celle-ci a pour but de « valoriser la méthodologie ACT ayant pour objectif de transformer tous les efforts que fait une entreprise pour sa décarbonation en un avantage concurrentiel lorsqu’elle répond à un appel d’offres. L’initiative ACT s’est en effet donnée pour mission d’accompagner les entreprises dans la création et l’évaluation de leur plan de transition pour qu’il soit crédible, ambitieux et cohérent avec les objectifs de Paris. »