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Un « robot chirurgien » en fonction à l’hôpital de Saint-Quentin

Santé. Son appellation exacte, selon la Région Hauts-de-France, est « robot chirurgical télé-manipulé ». Il est, précision valorisante, « de dernière génération ».

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Photo du robot chirurgical
L’adjonction de l’IA (intelligence artificielle) devrait permettre des opérations de plus en plus complexes avec de moins en moins de risques. (Crédit : Région Hauts-de-France)

Il est entré en fonctionnement au centre hospitalier de Saint-Quentin, où il a été officiellement inauguré le mois dernier. Il n’est pas le premier de son genre dans la région, mais c’est une grande nouveauté dans l’Aisne.

Parmi ses domaines d’application, la cancérologie et la chirurgie bariatrique (traitement de l’obésité) sont considérées comme des priorités régionales, figurant à ce titre dans le Projet se santé 2018-2028 sur lequel veille l’ARS (Agence régionale de santé). La mortalité due aux cancers est en effet supérieure à la moyenne nationale dans les Hauts-de-France, où s’observe également un fort taux d’obésité. Ce robot sert également en chirurgie digestive, gynécologique et urologique. Il a été mis en marche dès le premier trimestre, pour une prise en main progressive et une montée en charge régulière.

L’homme en contrôle de la machine

Il se compose d’une console pour le chirurgien, d’un simulateur, d’une colonne vidéo et d’un spectaculaire chariot pour le patient, surmonté de 4 bras articulés. Son fonctionnement est celui d’un télémanipulateur, qui reproduit en temps réel les manipulations du chirurgien depuis sa console. Il offre une précision impeccable, grâce à la vision en 3D grossissante et la correction des gestes parasites.

Les patients bénéficient ainsi d’une sécurité accrue. Il faut cependant insister sur le fait que l’engin n’est jamais laissé à lui-même. Un chirurgien demeure aux commandes et le contrôle en permanence. Lors de l’inauguration, Xavier Bertrand, le président de la région, a insisté sur ce point de façon à rassurer des patients béats devant les progrès de la technique, mais peut-être un peu inquiets. « Ce sont les hommes et les femmes, a-t-il dit, qui, par leur expertise, en font un outil au service des patients. » L’ensemble de l’investissement se monte à 1,26 millions d’euros. Pour leur part, les Hauts-de-France ont versé 500 000 euros et l’Agence régionale de santé, une somme équivalente.

Les avantages du robot chirurgical

Ce robot, de conception américaine, pratique la technique dite « mini-invasive », qui présente le double avantage de limiter l’anesthésie et le temps d’intervention et donc de réduire le temps de récupération et donc le temps d’hospitalisation. Il bénéficie déjà de la réalité augmentée, qui offre au praticien de surveiller en permanence les paramètres de santé du patient. L’adjonction de l’IA (intelligence artificielle) devrait permettre des opérations de plus en plus complexes avec de moins en moins de risques.

Le temps gagné donnera accès à un nombre croissant de malades, y compris dans d’autres domaines, comme la pédiatrie, l’ORL, etc. Le centre hospitalier de Saint-Quentin, qui offre près de 900 lits et places et dispose d’un budget de 226 M€, sert aussi d’établissement support pour les 11 autres du groupement hospitalier Aisne-Nord, qui vint eux aussi profiter du nouvel équipement.