Un parfum de succès pour La petite Madeleine
Cosmétique. La marque de savons parfumés lancée par un entrepreneur troyen, Guillaume Dufay, prend racine dans le patrimoine local.
La petite Madeleine, la marque de savons parfumés lancée par Guillaume Dufay, contient déjà tous les ingrédients qui ont fait le succès des grands parfumeurs français. Un parcours qui a souvent commencé modestement, dans un petit atelier artisanal. C’est aussi dans l’atelier d’artiste de sa grand-mère que le jeune entrepreneur troyen, 33 ans, a démarré son projet avant de s’installer à la Technopole de l’Aube. « J’avais déjà une expérience au sein de grandes marques internationales de parfumerie mais il me manquait la dimension création, alors je me suis lancé », rappelle cet ingénieur agro-alimentaire de formation.
Son idée est d’associer l’aspect patrimonial en ancrant la petite Madeleine aux richesses auboises, comme le vitrail stylisé que l’on retrouve sur les emballages. Ce spécialiste des cosmétique et des fragrances s’est aussi appuyé sur une technique, la saponification à froid pour élaborer ses premiers produits s’inscrivant dans la parfumerie haut-de-gamme. « Pour mettre au point la première gamme de savons parfumés, j’ai travaillé avec cinq spécialistes reconnus dans l’élaboration des parfums », fait-il remarquer. Confinement oblige, c’est en échangeant les fioles par courrier que chaque composition s’est affinée. Chacun des cinq savons possède ainsi sa propre « histoire olfactive » détaillée par le parfumeur qui l’a élaboré.
Savoir-faire local
Guillaume Dufay, qui s’est formé aux techniques d’élaboration du savon à froid, a également soigneusement sélectionné les ingrédients, tous naturels évidemment. Pour enraciner la jeune marque au territoire aubois, il a aussi voulu travailler au maximum avec des partenaires locaux. C’est par exemple le cas de l’emballage des savons, élaboré et produit par l’entreprise Brodart d’Arcis-sur- Aube. L’entrepreneur a pu assurer ses objectifs dans l’élaboration de ses produits et la construction de l’identité de la marque, même si la crise sanitaire est venue perturber le lancement de La petite Madeleine.
« Les ventes se font depuis mars sur notre site internet avec déjà des résultats intéressants et de bons retours », ajoute Guillaume Dufay. Les commandes affluent déjà de France comme de pays étrangers. En revanche, il lui faudra patienter encore un peu, et attendre la fin de la fermeture des commerces, avant de pouvoir distribuer largement ses produits dans les parfumeries de niche et les conceptstores. Le jeune entrepreneur sait de toute façon qu’il s’est lancé dans une aventure à long cours, destinée à durer.
« L’objectif est de créer une entreprise durable qui va se développer au fil du temps et créer des emplois localement », conclut-il. Soutenu par la Technopole de l’Aube, il a également reçu l’aide financière et un accompagnement du réseau Entreprendre Champagne-Ardenne. La petite Madeleine se joue du temps qui passe puisque son nom est un hommage à l’effet magique décrit par Marcel Proust : celui d’un morceau de madeleine dont le goût évoque un souvenir du temps passé. Les savons parfumés « made in Troyes » ont eux aussi ce pouvoir.