Un nouvel épisode dans le feuilleton Rockwool à Soissons
Fabrication. Ce sera bientôt au tour du Conseil d’Etat de donner son avis sur la légalité du projet de Rockwool.
L’entreprise danoise, leader mondial de la conception et de la production de laine de roche, est déterminée à édifier cette usine près de Soissons. Elle a réalisé les premières démarches et lancé les premières études en 2007. L’usine devrait produire 110 000 tonnes d’isolant par an et pourrait générer 130 emplois. Elle a obtenu l’appui des autorités, des responsables économiques et de l’Agglo de Soissons. L’affaire s’est emballée en 2020 quand celle-ci a cédé à Rockwool un terrain de la Zone du Plateau, sur la commune de Courmelles.
Le maire, Arnaud Svreck, aiguillonné par des professionnels de santé inquiets de la pollution que pourrait dégager l’usine et soutenu par des communes voisines, a refusé le permis de construire. S’en est suivie une kyrielle de procédures judiciaires, entre Rockwool et les autorités d’un côté, les élus locaux et des associations de défense de l’environnement de l’autres. Il y en a eu pas moins de 8 en 3 ans.
Tous les échelons de la justice administrative mis à contribution
La dernière a vu la Cour d’administrative d’appel de Douai annuler le 5 juillet dernier la décision du Tribunal administratif d’Amiens, qui avait auparavant censuré l’arrêté du maire de Courmelles refusant de valider le permis de construire déposé par Rockwool. Dans le délai imparti, la société a saisi le Conseil d’Etat, lui demandant de casser la décision de la Cour d’appel. Ainsi tous les échelons de la justice administrative se seront prononcés sur le destin de l’usine d’isolants, mais seulement sur des points de droit. Mais cela ne fait pas avancer le dossier sur le fond, à savoir quels sont les moyens utilisés par l’industriel pour limiter, contrôler et neutraliser ses rejets et sont-ils assez efficaces…