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Un nouveau président aux Prud’hommes

Prud’hommes. L’audience solennelle 2024 s’est tenue le jeudi 18 janvier au Tribunal judiciaire de Reims. L’occasion pour le Conseil des Prud’hommes de changer de président.

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Photo de Michel Conforti et Vincent Hallier
À gauche Michel Conforti, le président du conseil 2024 et à droite, Vincent Hallier, son vice-président. (Crédit : MM)

Le monde du travail fait face à des défis croissants, exacerbés par les tendances inflationnistes des dernières années. De ce fait, les conflits au sein des entreprises sont en constante augmentation. Le Conseil des Prud’hommes se positionne ainsi comme une instance clé pour résoudre les litiges individuels entre employeurs et salariés. Pour rappel, à l’inverses des autres juridictions, les Prud’hommes ne sont pas composés de juges professionnels, mais de conseillers issus du monde du travail, tant du côté employeur que salarié.

« Nous ne sommes pas des juges professionnels mais nous sommes des professionnels du milieu du travail », explique Michel Conforti, le nouveau président prud’homal. Et qui dit nouvelle année, dit aussi rentrée des juridictions. Et changement de présidence pour les Prud’hommes. Ainsi, pour l’année 2024, c’est Michel Conforti, conseiller salarié, qui dirigera le Conseil des Prud’hommes de Reims.

Les chiffres 2023

Les statistiques 2023 révèlent une nette augmentation de l’activité judiciaire au Conseil des Prud’hommes, avec une hausse de 15% du nombre d’affaires par rapport à l’année 2022. L’une des grandes réussites de la juridiction est notamment d’être parvenue à la conclusion de 59 conciliations dans l’année, contre 46 en 2022. « Il est crucial d’encourager les accords à l’amiable en premier lieu. Nous aspirons à instaurer un véritable dialogue avec les justiciables, afin qu’ils se sentent en confiance au sein du tribunal », précise Michel Conforti.

Côté ministère public, la vigilance demeure forte pour garantir le respect du code du travail, notamment sur le plan pénal. « L’objectif est de faire respecter l’ordre public, économique et social. Nous sommes attentifs au travail de cette juridiction, mais nous n’avons pas eu à intervenir cette année pour régler un litige », ajoute le substitut du Procureur de la République.

« Les chiffres de 2023 sont très prometteurs pour les années à venir. Le taux d’appel a notamment diminué de 0,2% en un an. Nous sommes également fiers d’avoir réussi à réduire la durée moyenne d’une procédure, passant de 10 mois en 2022 à 8,5 mois en 2023 », précise Vincent Hallier, le président de la juridiction en 2023 et vice-président 2024.

Un état des lieux de la juridiction

Lors de cette audience, le nouveau président et son vice-président ont dressé un état des lieux de la juridiction prud’homale, mettant en lumière plusieurs défis. Michel Conforti souligne l’un des problèmes majeurs de leur métier, à savoir le manque de greffiers. « Il y avait 7 salariés les années précédentes, aujourd’hui il n’y en a plus que 4. Or, le lundi, pour nos audiences, un seul professionnel est disponible. Il suffit qu’il soit malade pour que l’audience soit reportée », regrette-t-il. De plus, malgré le recrutement de 60% de nouveaux conseillers pour l’année 2024, « il reste 12 postes vacants sur les 82 ouverts, nous ne sommes toujours pas au complet », ajoute-t-il.

Une autre modification notable concerne l’introduction de limites de mandat dans le Code du travail. En effet, la juridiction ne pourra plus dépasser les 5 mandats dans un même conseil, et la carrière des membres se terminera de plein droit à l’âge de 75 ans. « Certes, il est difficile de concilier nos fonctions avec notre vie privée, mais nous sommes conscients qu’il s’agit d’une noble cause pour laquelle nous avons décidé de nous engager », conclut Michel Conforti.