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Un mois pour s’initier à l’ESS

Social. Le mois de l’économie sociale et solidaire (ESS) a été officiellement lancé. Une initiative qui vise à promouvoir un pan encore méconnu de l’économie avec des modèles administratifs variés : SCOP (société coopérative de production), associations, SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) ou encore CAE (Coopérative d’activité et d’emploi).

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Photo d'Emmanuelle Beyer
Emmanuelle Beyer, présidente de la CRESS Grand Est (3e en partant de la gauche) a donné le coup d’envoi du mois de l’ESS. (Crédit : ND)

« Nous avons besoin de faire connaître l’économie sociale et solidaire et de changer le regard que l’on peut avoir sur elle. C’est le sens de notre démarche pour ce mois qui lui est consacré, avec pas moins de 150 manifestations différentes dans le Grand Est. Nous souhaitons impulser et appuyer les dynamiques du territoire tout en associant les citoyens », explique Emmanuelle Beyer, présidente de la CRESS Grand Est (Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire), association reconnue d’utilité publique et ayant pour but de faire connaître et d’accompagner son développement régional.

« L’ESS répond à de nombreux enjeux sociaux et sociétaux ; de grandes innovations en font partie, comme la sécurité sociale, le tiers-payant, le constat à l’amiable ou encore les chèques déjeuners et l’épargne solidaire », veut rappeler Emmanuelle Beyer.

« L’ESS est partout dans nos vies, sans que nous le voyons forcément : une crèche associative, le tourisme durable, les AMAP (Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), l’insertion par l’activité économique… », renchérit Hélène Bournon, responsable régionale ESS au Crédit coopératif, établissement bancaire « né des SCOP elles-mêmes qui ont souhaité se doter d’un outil pour entreprendre autrement ».

11,4% de l’emploi régional fait partie de l’ESS

L’Économie sociale et solidaire, si elle remonte dans ses prémices, au XIXe siècle, où apparaissent les premières sociétés de secours mutuels et la première société coopérative gérée par des clients, a fait l’objet d’une loi en 2014 où une définition « officielle » en est donnée dans l’art.1 : « L’Économie sociale et solidaire rassemble les entreprises qui cherchent à concilier performance économique et utilité sociale. Elle est composée des sociétés de production, de transformation, de distribution, d’échange et de consommation de biens et de services sous la forme de coopératives, fondations, associations ou sociétés commerciales, sous certaines conditions. »

Obéissant à de fortes valeurs et principes tels que la démocratie, la solidarité, les bénéfices au service du projet et le développement local durable, l’ESS compte, dans le Grand Est, 16 488 établissements employeurs (coopératives, mutuelles, associations, entreprises sociales, fondations) pour presque 200 000 salariés, soit 11,4% de l’emploi dans la Région.

Le modèle des SCOP plus particulièrement est en expansion. En 2023, 215 coopératives ont été recensées le Grand Est pour 4 800 salariés, soit une forte progression depuis 2017 où l’on comptait 140 coopératives et 3 000 salariés.

« Nous enregistrons au niveau national, la progression la plus forte », se félicite Marie-Madeleine Maucourt, Directrice régionale de l’Union des SCOP Grand Est. « Le développement est aujourd’hui lié à la transmission / reprise d’entreprises qui est un beau modèle en expansion. »

Être partie prenante de son entreprise est un désir de nombreux salariés lorsque la société est en passe de disparaître. « Le savoir-faire existe, comment faire pour qu’il perdure dans le temps ? Notre rôle est véritablement d’accompagner les dirigeants et les salariés dans cette transition et ce nouveau modèle », indique Marie-Madeleine Maucourt.

En 2023, l’organisme a accompagné 16 transitions d’entreprises dans le Grand Est en permettant d’avoir des outils de financement, aussi bien avec leurs propres outils qu’avec l’aide des banques coopératives, de France Active ou du Conseil régional, pour aider les salariés dans l’accession au capital de l’entreprise. Participer à la vie économique du territoire en engageant du débat au sein des sociétés avec transparence est aussi une des missions de l’Union régionale des SCOP.

Une SCOP, quelle que soit son statut est une entreprise. Il y a un business plan. Et si son rôle n’est pas d’enrichir des actionnaires, tous les bénéfices sont réinjectés dans l’outil de production. « 85% des coopératives créées et que nous accompagnons sont encore là 5 ans après. Cela veut dire que le modèle marche et que lorsqu’on finance et que l’on accompagne correctement, il y a une véritable pérennité », insiste la Directrice régionale précisant même que la plus ancienne SCOP accompagnée date de 1897 !

Tous les événements sur : https://www.mois-ess.org/tous-les-evenements