Un million d’euros : le Relais du Bien-Être respire
Accompagnement. La Banque des Territoires et Inco Invest contribuent au développement national des séjours organisés pour les personnes fragilisées par les accidents de la vie.
Pour ses dix ans, le Relais du Bien-Être s’offre une bouffée d’oxygène avec une levée de fonds d’un million d’euros pour financer son développement. Son président, Fabrice Provin, a donc officialisé le partenariat financier avec Mélanie Villiers, directrice régionale Grand Est de la Banque des Territoires, et Marianne Biggs, représentante d’Inco Invest et de Generali Investissement à Impact qui prennent chacune 50 % du financement.
« Aujourd’hui, c’est un peu la récompense de dix ans de conviction. Il y a dix ans, je créais deux séjours dans l’année, aujourd’hui, j’en crée 200 », sourit Fabrice Provin, président de la première société à mission de l’Aube et cinquième du Grand Est, labellisée ESUS (entreprise solidaire d’utilité sociale) en 2021.
200 séjours ont ainsi été organisés depuis la création de l’entreprise dans des demeures de caractère. Ils ont permis à 1 000 bénéficiaires de lâcher prise pendant quelques jours et de ne pas rester isolés dans leur rôle d’aidant. L’objectif à 2030 vise les 4 000 bénéficiaires accompagnés par an via 700 séjours et déjà 350 séjours seront programmés dès 2026. Des jours de répit animés par des professionnels de la santé et du bien-être et qui créent du lien social. La plupart des participants gardent d’ailleurs le contact à la suite du séjour.
zéro reste à charge
Identifiés par les organismes de Caisse de retraite, le Conseil départemental ou par des prescripteurs comme les associations France Alzheimer ou Parkinson, les bénéficiaires n’ont aucun reste à charge à payer. Trois à cinq financeurs peuvent intervenir sur un même séjour. « Les gens ne connaissent pas les aides auxquelles ils peuvent prétendre, tout cela est assez opaque ». Alors le Relais du Bien-Être se charge du montage du dossier et de son financement en combinant caisses de retraite, mutuelle et les dispositifs de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie.
Certifié QUALIOPI, il propose des séjours de prévention à destination des publics fragilisés par les épreuves de vie comme pour les aidants familiaux ou les personnes touchées par un deuil ou une maladie et celles devant faire face à un événement éprouvant. « Parfois la personne arrive en retard, ce n’est pas parce qu’elle ne s’est pas réveillée, mais parce qu’elle s’occupe d’un parent avant d’aller à son travail », souligne Fabrice Provin qui souhaite sensibiliser les entreprises au sujet.
Présent sur cinquante départements, le Relais du Bien-Être entend bien poursuivre son maillage territorial et s’implanter sur la trentaine de départements restant en recherchant des partenaires nationaux. « C’est beaucoup de travail et nous allons recruter pour cela. »
Ne serait-ce que pour les aspects administratifs :« Nous n’avons pas de code APE qui nous corresponde, alors on nous classifie comme agence de voyage et nous payons 1000 euros par an de garantie de paiement alors que nous n’en avons pas besoin puisque les séjours sont financés ! » Code APE, question de TVA, tourisme social, convention collective… « Rien ne rentre dans les cases », explique Fabrice Provin qui travaille avec des chercheurs de l’URCA et Yschools sur le sujet pour faire reconnaître le caractère d’innovation sociale du Relais du Bien-Être.