Un écosystème innovant autour des objets connectés
Innovation. Avec l’implantation d’Europrod à Bar-sur-Aube, coup d’envoi d’une opération originale de revitalisation industrielle territoriale.
« Ça fait partie des idées pouvant paraître très audacieuses, voire folles, mais qui réussissent », résume Vanina Paoli-Gagin, en référence au projet d’implantation de l’UTT, il y a plus de 25 ans, devenu une belle réalité. Aujourd’hui sénatrice de l’Aube, elle a repris le flambeau de l’innovation en même temps que la suite de Philippe Adnot, et ne manque jamais l’occasion de porter des projets du territoire. Celui qui a été présenté au conseil départemental de l’Aube est de taille. Il s’agit d’implanter ce qui sera à l’horizon de cinq ans, l’un des centres de fabrication de capteurs et d’expertise autour de l’IOT, l’internet des objets, à Bar-sur-Aube. Un projet déjà bien lancé, avec des investisseurs, des partenaires et un industriel décidé à relocaliser en France la fabrication de capteurs, aujourd’hui réalisée en Chine.
Une société a été créée à cet effet, Europrod, avec comme objectif de lancer à l’automne 2022, une première ligne de production dans un atelier loué à Bar-sur-Aube, avec une douzaine d’emplois dans un premier temps. « Ce n’est que le début car nous avons des projets de développement importants, notamment dans le domaine des capteurs destinés aux activités agricoles », précise Guillaume Pelletier, CEO de DotVision, société spécialiste des capteurs dans des domaines comme ceux de l’industrie ou du sport. « Notre technologie avancée nous permettra de proposer des solutions disruptives », ajoute-t-il. La relocalisation de la production n’est qu’une première étape.
« L’idée générale est de bâtir à partir de là un centre de ressources et de développement autour de l’IOT, de deep tech en explorant toute la chaîne depuis la captation des données jusqu’à leur stockage et leur exploitation », précise Fadwa Sube, présidente de Soverency, plateforme d’investissement à impact territorial. Pour Soverency, ce projet représente sa première opération de revitalisation industrielle territoriale en France.
150 emplois possibles
À terme, l’idée est de réunir sur un même site, une dizaine de start-up et entreprises innovantes, en créant un écosystème. L’UTT fait partie des partenaires de l’opération en apportant les compétences de ses chercheurs, notamment en matière de nanosenseurs. Des investisseurs privés locaux tels que Marvin Chazelon, patron d’une agence digitale, ont décidé de faire partie de l’aventure.
À terme, ce sont jusqu’à 150 emplois qui pourraient voir le jour à Bar-sur-Aube dans cinq ans. Le Département et les collectivités locales font également partie du projet, la Siaba étant chargée de construire le futur bâtiment, dans les deux ans à venir. Mais dès cet automne, le premier atelier devrait être fonctionnel. La création d’un « écosystème d’innovation » à Bar-sur-Aube va être suivie de près par tous ceux qui sont à la recherche de solutions d’innovation dans les territoires ruraux. Soverency n’entend pas s’arrêter là puisque la société fait partie de celles qui entendent proposer des solutions de reconversion pour le site de Clairvaux, situé à quelques kilomètres de Bar-sur-Aube.